Les Kaminer cuisinent chez les Soviets

par Jennifer LESIEUR
Publié le 5 septembre 2012 à 15h15

Chaque jour, nous vous présentons un roman parmi les 646 nouveautés. Avec une forte majorité de nouvelles têtes.

Lire les 646 romans de la rentrée littéraire, pourquoi pas ? Mais il y a tant de films à voir, d’expos à visiter et de séries télé à suivre que Metro vous allège la tâche. Vous trouverez chaque jour notre sélection, de l’incontournable au confidentiel, pour choisir le bon bouquin.

Aujourd’hui : La cuisine totalitaire de Wladimir et Olga Kaminer (Gaïa), 192 p., 19 euros

C’est qui, les Kaminer ?
Lui, Wladimir, est bien connu des fêtards berlinois. Né à Moscou, il obtient la nationalité allemande le jour de la chute du Mur de Berlin, où il vit depuis. Organisateur de soirées alternatives, aspirant candidat à la mairie de sa ville, journaliste chroniqueur, il est avant tout auteur puisque d'après lui, "une enfance dans l'ex-URSS suffirait à transformer n'importe qui en écrivain". On l'a compris, le bonhomme ne se prend pas au sérieux, pas plus que sa femme Olga qui lui prête aujourd'hui sa main fine pour co-signer cet ouvrage.

D’accord, et de quoi ça parle ?
De ce qu'on mangeait aux belles heures de l'empire soviétique. Oubliez le tandem caviar et vodka, ce livre compile des recettes bien plus chiadées, de l'Arménie ou Tatarstan, telles que les Kaminer ont pu les goûter jadis. Leurs souvenirs rocambolesques donnent toute leur saveur au kololak achtarakski (tambouille de boeuf et de poulet), au kuku d'agneau, aux baklavas à la mode du Khozerm, au gâteau etchpotchmack... La bonne vieille patate, légume national, n'est pas en reste, même si "l'ingrédient le plus important de la cuisine russe est l'humeur du cuisinier".

Et alors, c’est bien ?
Gros succès en Allemagne, "La cuisine totalitaire" est aussi drôle qu'instructif, joliment illustré par Vitali Konstantinov. Le ton potache ne fait oublier qu'un livre de recettes est toujours un peu ethnographique : dis-moi ce que tu manges, je te dirai comment tu vis... Et le plus répressif des régimes n'a pas réussi à détruire le riche patrimoine culinaire de ce pays de fous, pour lequel on ressent une réelle affection. Avec cette révélation fracassante : l'aliment le plus bling-bling des Russes, c'est... l'ananas.


Jennifer LESIEUR

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