Romain Puértolas : "La folie, je suis tombé dedans quand j'étais petit"

Publié le 11 novembre 2015 à 17h04
Romain Puértolas : "La folie, je suis tombé dedans quand j'étais petit"

INTERVIEW – Son premier roman, "L’extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea", a été un best-seller en 2013 avec plus de 400 000 exemplaires vendus. Après "La Petite Fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel", en janvier dernier, Romain Puértolas vient de publier "Re-vive l’empereur !" (Le Dilettante), un roman loufoque plus que nécessaire qui s’est imposé à lui. Il nous en donne les raisons à metronews.

Ce qui frappe en premier avec ce nouveau roman, c'est que son titre est plus court que les précédents. C'est volontaire ?
C’est venu comme ça. Pour les deux précédents romans, j’avais le titre avant l’écriture du roman. Pour celui-ci, j’ai tout rédigé jusqu’au bout sans titre. J’avais plusieurs idées comme par exemple Le jour où Napoléon découvre le coca light. Seulement, je n’y croyais pas. C’est en échangeant des mails avec mon éditeur que j’ai trouvé. Il y avait un jeu de mots tout en résumant ce que j’exprime dans le roman.

Votre roman est un vrai délire... Étiez-vous vraiment sobre du début à la fin de l'écriture ? 
Oui, bien sûr. (Rires) Je ne peux pas écrire saoul. Je ne fais pas partie de la génération des poètes maudits qui avaient besoin de se shooter à l'absinthe. Pour tout vous dire, la folie, je suis tombé dedans quand j'étais petit comme Obélix avec sa potion magique. La patrie des Puértolas est comme ça. Ma mère est très extravagante et fantasque. C'est dans les gènes. On a une façon de voir la vie qui est plus colorée, souriante et naturelle. Plus transparente aussi, on ne se prend pas la tête sur les choses. On ne se plaint pas. J’ai toujours été content de ce que j’ai.

"Au lieu de vaincre, il faut convaincre"

Comment est neé cette idée saugrenue d’écrire le come-back de Napoléon qui se donne comme mission de nous sauver des djihadistes ? 
Je voulais une guerre sans violence, sans mort, sans sang, une guerre qui soit basée uniquement sur l’intelligence, pas sur la violence physique. On ne blesse personne, on change d’idéologie. Au lieu de vaincre, il faut convaincre, c’est ça l’idée... Les spécialistes de Napoléon vont peut-être me tomber dessus puisque je le mets dans une position ridicule, avec son tee-shirt Shakira (Chat-qui-rat), ses Converses, il aime le coca light, il va dormir dans un Formule 1, etc. J’ai tout osé, j’ai aucun tabou. Je dis les choses telles que je les pense, je joue avec les clichés, les stéréotypes...

Justement, ce n’est jamais gratuit... Par rapport aux deux précédents romans, celui-ci est très politique.
Oui, il est surtout très engagé. Parce que c’est une guerre contre Daesh, l’Etat Islamique. Je les attaque vraiment dans le roman, j’explique qui ils sont. Si je me permets de parfois ridiculiser Napoléon dans certaines scènes du roman, je fais bien pire avec Daesh. Je les place au ras du sol. Je ne me sens pas une cible puisqu’on est tous dans la ligne de mire. Je préfère m’engager, encore moins me soumettre, puisqu’il suffit d’être au mauvais endroit au mauvais moment pour perdre sa vie.

Comment aimeriez-vous que Re-vive l’empereur ! soit reçu par le public ? 
J’aimerais que les gens passent un bon moment, qu’ils sourient sur des choses qui ne le sont pas, qu’ils y trouvent un peu d’espoir malgré ce contexte oppressant. Donner du positivisme.


La rédaction de TF1info

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