Tardi refuse la légion d'honneur

par Jennifer LESIEUR
Publié le 2 janvier 2013 à 12h03
Tardi refuse la légion d'honneur

L'auteur de BD n'avait rien demandé ; il s'élève contre cette distinction qui lui a été décernée d'office le 1er janvier, et déclare vouloir "rester un homme libre".

Jacques Tardi est aussi clair que la ligne de son dessin. Il "refuse avec la plus grande fermeté" la légion d'honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier, voulant "rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit", a-t-il déclaré mercredi à l'AFP.

"J'ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier, que l'on venait de m'attribuer d'autorité et sans m'en avoir informé au préalable, la légion d'honneur !", souligne l'auteur de 66 ans qui vient de publier Moi René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B (Casterman), une oeuvre très personnelle basée sur le témoignage de son père, prisonnier en Allemagne.

Brocarder les institutions

"Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d'aucun autre pouvoir politique quel qu'il soit. C'est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille", déclare Tardi dans un communiqué séparé. "Je n'ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l'on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l'exemple, ce sera peut-être autre chose", ajoute Jacques Tardi, qui s'est aussi beaucoup penché sur la Grande Guerre (Putain de guerre !, C'était la guerre des tranchées...).
"Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n'ai jamais rien demandé. On n'est pas forcément content d'être reconnu par des gens qu'on n'estime pas", conclut l'auteur d'Adèle Blanc-Sec.
 


Jennifer LESIEUR

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