"American Son" sur Netflix : un huis-clos angoissant mais nécessaire sur l'Amérique d'aujourd'hui

COUP DE POING - Kerry Washington ("Scandal") reprend avec la même ferveur son rôle dans l'adaptation pour le petit écran de la pièce qui a secoué Broadway l'an dernier. Une heure et demie de tension et d'interrogations dans un commissariat de police de Floride, sur les traces d'un adolescent métis dont les parents sont sans nouvelle.
On n'entend que le bruit de la pluie qui frappe sur les grandes baies vitrées. Puis la voix de cette mère qui, prise de panique, appelle encore et encore son fils dont elle n'a plus de nouvelles depuis plusieurs heures. De Jamal, tout juste 18 ans, Kendra ne sait qu'une chose. Qu'il a été impliqué dans un "incident" pour lequel la police l'a convoquée en pleine nuit mais dont elle ne veut rien lui dire.
Alors, elle va attendre dans cette salle à l'arrière d'un commissariat de Floride qui servira de seul décor à "American Son". Un huis-clos d'une extrême tension entre quatre personnages qui ne laissera pas le spectateur indemne. Netflix signe là l'adaptation de la pièce de Christopher Demos-Brown qui a fait grand bruit à Broadway l'hiver dernier. Car le sort en suspens du jeune homme métis n'est qu'une excuse pour promouvoir un meilleur vivre-ensemble et dénoncer le racisme qui gangrène chaque jour davantage l'Amérique de Donald Trump.
Kerry Washington irradie dans chaque scène
Si la pièce a été écrite avant l'arrivée au pouvoir du milliardaire en 2016, elle fait écho aux tensions raciales qui traversent les Etats-Unis et cite plusieurs victimes noires de violences policières dont Philando Castile et Eric Garner, tués en juillet 2016 et juillet 2014. Le texte, la mise en scène et le casting sont exactement les mêmes qu'à Broadway, permettant de prolonger l'expérience en dehors du cercle restreint du public de théâtre new yorkais. Quelques scènes ont été ajoutées mais rien qui ne vienne dénaturer le matériel d'origine. Alors évidemment, on n'échappe pas à cette sensation de malaise et d'enfermement qui en décontenancera plus d'un. Mais le propos et l'interprétation méritent qu'on s'accroche à "American Son" jusqu'aux dernières secondes du dénouement porté par la voix laconique d'Eugene Lee.
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Kerry Washington ("Scandal") irradie dans chaque scène, délivrant son texte avec force et émotion. Elle est le roc d'"American Son", présente à l'écran à quasi chaque minute des 90 que dure le film. Elle ne se démonte jamais face à un Jeremy Jordan fébrile en agent de police débutant qui ne sait pas comment réagir, ou à un Steven Pasquale ("American Crime Story") bouleversant dans le rôle de Scott, le mari blanc de Kendra qui a pris la tangente avec sa maîtresse blanche aussi. Un détail pas si anodin dans cette histoire qui oppose les points de vue pour au final mieux les faire converger.
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