Anne Parillaud, héroïne de "H24" sur TF1 : "J'avais très envie d'une série"

Propos recueillis par Rania Hoballah
Publié le 3 février 2020 à 13h47
Dans "H24", Anne Parillaud incarne une infirmière dans un service d'urgences
Dans "H24", Anne Parillaud incarne une infirmière dans un service d'urgences - Source : GILLES GUSTINE / FEDERATION / TF1

INTERVIEW – Ce lundi 3 février, TF1 donne le coup d'envoi de "H24", sa nouvelle série médicale avec Anne Parillaud. La comédienne qui avait marqué les esprits avec son rôle explosif dans "Nikita" s'est glissé dans la peau d'une infirmière un peu rock'n'roll.

Pour les cinéphiles, elle restera toujours "Nikita", la tueuse à gage révélée par Luc Besson. Absente des écrans depuis quelques années, Anne Parillaud fait un retour remarqué dans "H24", la nouvelle série médicale de TF1. Inspirée d'un format finlandais ("Syke", qui a connu quatre saisons), la fiction raconte le quotidien de quatre infirmières dans un service d’urgences. Pour son premier rôle récurrent dans une série télé, la comédienne qui fêtera ses 60 ans cette année incarne Gabrielle, la chef de service des urgences. Une femme forte qui a beaucoup de mal à faire le deuil de son mari, dans le coma depuis deux ans. 

De quoi parle "H24" ?

C'est une série médicale qui parle du quotidien des infirmières, et pas des médecins ou des chirurgiens comme on en a l'habitude. "H24" permet de donner la parole à ces femmes qui poussent un véritable cri d'alarme sur leurs conditions de travail. Les quatre héroïnes de la série sont chacune représentatives du climat actuel et de la difficulté de mener de front leur métier et leur vie familiale. J'ai réalisé en faisant cette série à quel point leur rôle est essentiel. Leur fonction est d'apporter l'humanité, la bienveillance et le confort moral aux patients. 

C'est une série qui propose également d'aborder des sujets de société sans tabou. 

Oui, il faut reconnaître que TF1 a eu l'audace de miser sur quatre femmes et d'aborder des choses de façon moins lisse et moins sage. Je trouve qu'il y a un vrai réveil dans la chaîne. Je cherche toujours à donner du sens à mes projets, aussi bien dans la forme que dans le fond. Et avec cette série, c'est possible.

L'hôpital est vraiment le lieu idéal pour observer cette communauté où il n'y a que misère et de souffrance partout. C'est un concentré d'humanité et d'inhumanité.
Anne Parillaud

Pouvez-vous nous présenter Gabrielle, votre personnage, qui est infirmière en chef du service des urgences ?

Gabrielle est infirmière confrontée à la question de l'euthanasie car son mari est dans le coma depuis deux ans. Elle est écartelée entre sa fille qui refuse qu'on débranche son père, et une décision médicale. Ce sont de vraies questions. A-t-on le droit de débrancher une personne ? Si oui, à quel moment ? Où se trouve l'âme de cette personne quand on fait ça ? On n'a pas toutes les réponses mais c'est intéressant d'y réfléchir.  

Comment vous êtes-vous préparée pour jouer une infirmière ? 

J'ai été quelques jours en immersion dans un hôpital et j'ai adoré. J'ai toujours besoin de me plonger dans les univers de mes personnages et d'aller vivre leurs histoires. J’ai eu l’occasion de partir en SMUR, j'ai assisté à une opération à cœur ouvert et à un internement psychiatrique sous contrainte. Le premier jour j'étais galvanisée, le dernier vidée. Pour moi qui suis passionnée par la nature humaine, ça a été une expérience incroyable. L'hôpital est vraiment le lieu idéal pour observer cette communauté où il n'y a que misère et de souffrance partout. C'est un concentré d'humanité et d'inhumanité. 

C'est votre premier rôle récurrent dans une série. Qu'est-ce qui vous a donné envie d'accepter ce projet ?

J'avais très envie d'une série parce que je voulais voir ce que c'était de développer un personnage sur la longueur. Je voulais avoir le temps de la rencontre, de la découverte et de l'approfondissement d'un rôle. La télé est une école incroyable car le rythme est beaucoup plus intense qu'au cinéma. Etre disponible en permanence et dans la justesse immédiate, c'est un exercice qui m'a permis d’affûter mes outils d'actrice.

On ne vous a pas beaucoup vue ces dernières années. Pourquoi ? 

Je me suis mise dans une bulle pour écrire un roman que je voudrais réaliser pour le cinéma, et dont je voudrais aussi incarner le personnage principal. Je suis tombée dans le pot de miel, j'ai adoré l'écriture et du coup ça fait cinq ans que je n'ai plus tourné (rires). Je suis juste partie au théâtre parce que j'avais envie de mise en abîme, de me mettre en danger et de me questionner. J'aime avoir peur. 

Y aura-t-il une deuxième saison pour "H24" ? 

S'il y a une suite, et c'est ce qui semble se profiler, je dis oui tout de suite ! 

Etes-vous fan de séries ? 

Je me suis consacrée durant cinq ans à l'écriture et je ne voulais rien voir pour ne pas être influencée. Mais comme je suis d'un tempérament addictif, je sais que quand je vais m'y mettre, je vais tomber dedans et plus rien n'existera !


Propos recueillis par Rania Hoballah

Tout
TF1 Info