Frédérique Bel, infirmière ultrasensible et accro à la morphine dans "H24" sur TF1 : "J'ai mis mes tripes dans ce personnage"

Propos recueillis par Rania Hoballah
Publié le 10 février 2020 à 14h41
Dans "H24", Frédérique Bel joue une infirmière ultra sensible et accro à la morphine.
Dans "H24", Frédérique Bel joue une infirmière ultra sensible et accro à la morphine. - Source : GILLES GUSTINE / FEDERATION / TF1

INTERVIEW – Dans "H24", la série médicale de TF1, elle joue une infirmière dévouée et ultrasensible. Loin de son image fantasque, Frédérique Bel prête ses traits à un personnage plus dramatique.

On l'avait découverte avec "La Minute blonde" en 2004 sur Canal+. Longtemps associée à ce personnage de bimbo déjantée, Frédérique Bel s'est construit depuis une jolie carrière dans le cinéma populaire. Avec "H24", la nouvelle série médicale de TF1 lancée le 3 février dernier, la comédienne change de registre. Aux côtés d'Anne Parillaud, de Florence Coste et de Barbara Cabrita, elle incarne une infirmière ultrasensible et accro à la morphine. 

De quoi parle "H24" pour ceux qui auraient raté le début ?  

C'est une série qui nous plonge dans la réalité des infirmières. On suit un groupe de femmes très unies et dans lequel il existe une vraie solidarité, une vraie sororité. Il y a de l'entraide comme on aimerait en voir dans le métier de comédienne (rires). Même si nous sommes dans une société misogyne qui instaure la concurrence entre les femmes, c'est chouette de voir que, malgré la souffrance qui règne autour d'elles, il y a beaucoup d'amour. 

Quelle différence y'a-t-il avec les autres séries médicales ? 

J'ai l'impression que les séries médicales américaines qu'on a l'habitude de voir sont un peu trop lisses dans leur propos, un peu trop clinquantes aussi. Les cheveux des comédiens sont trop brillants et leurs histoires sont trop cinématographiques. Là, j'ai la sensation qu'il y a quelque chose de plus réaliste. On ne va pas dans le spectaculaire, on suit juste quatre infirmières qui ont une vie normale et qui se retrouvent face à des problématiques différentes selon leur âge. 

Pouvez-vous nous présenter votre personnage en quelques mots ?

Mon personnage Florence est une vraie infirmière dévouée et empathique. Elle a beaucoup d'espoir et elle rêve de sauver tout le monde. Elle aurait peut-être dû être bonne sœur ! 

Mais elle est aussi accro à la morphine. 

Oui, c'est une façon pour elle de gérer ses émotions. La morphine est une sorte de soupape. C'est sa façon à elle de faire face à la mort qui est omniprésente et qu'elle n'a pas intégrée. Elle n'a pas signé pour voir des gens mourir, mais pour les sauver. Et puis il y a aussi la violence dans le milieu hospitalier, les patients en proie avec leur souffrance qui ne sont pas toujours très sympathiques, la misogynie de certains médecins, le manque d'effectifs et de moyens. Florence s'est faite avaler par son métier et moi, je me suis faite avaler par Florence !

Ce rôle vous a-t-il profondément marqué ? 

Oui, parce qu'à la base, je ne suis pas une actrice dramatique. Je ne savais pas comment être en adéquation avec Florence. On m'a toujours demandé de composer et de faire rire, je n'ai jamais été autorisée à pleurer. D'ailleurs, je ne savais pas comment faire, j'ai dû aller chercher dans mes émotions personnelles. Mon père a eu des soucis de santé juste avant le tournage, donc chaque fois qu'une porte s'ouvrait, j'imaginais qu'il était derrière. C'était très éprouvant. J'ai mis mes tripes dans ce personnage. Mais je ne me suis pas droguée pour de vrai, rassurez-vous ! Ma morphine à moi, c'était "Ducobu" que je tournais en même temps. Ça me permettait de relâcher la pression. 

Par respect pour les gens et pour ne pas attraper des maladies nosocomiales, je ne suis pas allée en immersion à l'hôpital !
Frédérique Bel

Avez-vous été en immersion dans un hôpital pour vous préparer ? 

Non, parce que j'ai horreur des hôpitaux et les piqûres. Et puis j'aurai détesté être dans une chambre avec quelqu'un qui dit "Voilà, il y a une actrice qui va assister à votre opération à cœur ouvert". Par respect pour les gens et pour ne pas attraper des maladies nosocomiales, je ne suis pas allée en immersion à l'hôpital ! Par contre, il y avait un infirmier sur le plateau qui m'a montré les gestes. Florence a quelque chose de gauche, donc même si j'étais un peu hésitante, ça allait avec le personnage. Je joue beaucoup avec ma sincérité, je suis une actrice de la première prise, je suis dans la spontanéité. 

La série aura-t-elle une deuxième saison ? 

Je ne sais pas mais je l'espère. Je serai ravie de pouvoir jouer un personnage sur la durée. Je suis contente que TF1 soit venue me chercher pour mon premier rôle dramatique. Ils m'avaient déjà proposé "La Mante" en 2017 où je jouais une tueuse en série transsexuelle. Je suis assez reconnaissante qu'une chaîne comme ça ait pensé à moi alors que d'autres m'étiquettent. 


Propos recueillis par Rania Hoballah

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