"Je ne suis pas Cohn-Bendit et nous ne sommes pas en 1968" : Yann Moix se défend encore d’être "anti-flic"

BIS REPETITA - De retour sur le plateau des "Terriens du samedi", Yann Moix est revenu sur sa sortie violente contre la police. S’il a pris la défense d’une profession qui manque de "moyens", il a de nouveau dénoncé les violences auxquelles il a assisté à l’encontre des migrants à Calais. Et regretté une nouvelle fois qu’on le décrive comme un "anti-flic".
Il a changé de vocabulaire. Mais il pense sensiblement la même chose. Une semaine après ses propos polémiques sur la police dans "Les Terriens du samedi", Yann Moix était de retour dans l’émission présenté par Thierry Ardisson sur C8. L’écrivain en a profité pour se livrer à un nouveau mea culpa, après avoir déjà expliqué qu’il "regrettait" ses "mots grossiers" sur le plateau de "Audrey & Co", mardi dernier sur LCI. "Être anti-flic n'a aucun sens", avait-il ajouté.
"Ce que j'aurais dû dire la semaine dernière, c'est que la police est un phénomène et un monstre bicéphale et schizophrène", a commencé samedi l’écrivain. "D'un côté les conditions de travail sont épouvantables. Peut-être qu'on aurait dû rappeler ce postulat. Ils manquent de moyens, de soutiens, d'appuis et parfois de paroles politiques fermes et claires. Et il y a un autre piège dans lequel ils sont pris. C'est celui de certaines violences policières auxquelles j'ai été moi-même témoin et confronté."
Samedi, Yann Moix a expliqué avoir "exprimé par la colère une impuissance pour un message que je n’arrive pas à faire passer depuis des mois" : "J'ai vu de mes yeux - indépendamment de tous les bons flics de France et ils sont nombreux - les tabassages et les gazages que j'ai vu faire subir à des jeunes migrants. C'est un traumatisme prégnant qui est resté chez moi", a expliqué au sujet d'une situation qu'il a filmé dans son documentaire, "Re-Calais", diffusé au printemps sur Arte.
"Tout ça a peut-être déformé ma grille de lecture de la réalité générale", a reconnu Yann Moix. "Je suis officier de l'Armée française et j'ai été officier de gendarmerie de réserve. Ce serait un peu caricatural de me réduire à l'anti-flic", a-t-il de nouveau expliqué. "Je ne suis pas Daniel Cohn-Bendit et nous ne sommes pas en 1968."
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Pour mémoire, Yann Moix s’en était pris samedi dernier aux policiers venus présenter le livre du journaliste Frédéric Ploquin, "La Peur a changé de camp" (Albin Michel), dévoilant les difficultés des forces de l'ordre à intervenir dans certains quartiers sensibles de l'Hexagone ces dernières années.
"Vous venez dire ici que les policiers ont peur, que vous chiez dans votre froc", avait lancé l'écrivain, très remonté, accusant les policiers de se "victimiser". "La peur au ventre, vous n'avez pas les couilles d'aller dans des endroits dangereux", avait-il ajouté, provoquant de vives réactions de la part des syndicats de police, mais aussi du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
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