Marie-France, première éliminée de "Koh-Lanta : les 4 terres" : "Je n’étais pas partie là-bas pour faire de la stratégie"

Propos recueillis par Jérôme Vermelin
Publié le 29 août 2020 à 0h01, mis à jour le 29 août 2020 à 11h23

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW - C'est déjà fini pour elle. Marie-France, la bouchère de l'équipe du Nord, a été éliminée à l'issue du premier conseil de la nouvelle saison de "Koh-Lanta : les 4 Terres". Son parcours, ses regrets, sa forte personnalité, elle s'est confiée auprès de LCI.fr.

Elle est la première éliminée de "Koh-Lanta : les 4 Terres". Membre de l’équipe du Nord, Marie-France a été désignée par ses camarades lors d’un conseil pour le moins tendu. Avec quelques mois de recul, cette employée de boucherie, qui vit désormais en Belgique, nous a livré son sentiment sur ce départ forcément trop rapide à son goût.

LCI : Avez-vous facilement digéré cette élimination précoce ?  

Marie-France : C’est vrai qu’être la première éliminée, ce n’est pas une place facile ! Faire Koh-Lanta ça demande beaucoup de temps, beaucoup d’énergie, des castings jusqu’au départ. Jamais je ne me suis dit que j’allais être éliminée si vite ! Donc non, ce n’est pas facile à digérer mais je m’en suis remise et je n’en ai voulu à personne. Mais c’est un jeu. Bien sûr, on est vexé, comme le dit Denis à la fin. Après, ça dure deux ou trois jours, la vie normale reprend et on passe à autre chose.  

En partant, vous dites que votre élimination n’est pas justifiée. Vous le pensez toujours ?  

Tout dépend de quel point de vue on se place. Dans ce premier épisode, il y a d’abord le jeu de confort, avec cette corde de 50 kilos. Dans toutes les équipes, les "vieux" lâchent la corde, même si je pense que je ne m’en tire pas trop mal. Je pense même que je ne suis pas ridicule du tout. Vient ensuite l’épreuve d’immunité et là, ce n’est pas à cause de moi que nous avons perdu. C’est à cause de Samuel. Donc, si on se place sur le terrain du mérite, je n’ai pas de raison de partir. Après, lorsqu’on regarde la composition de l’équipe, c’est plus compréhensible : je suis une femme, j’ai 50 ans et, physiquement, je ne suis pas une sportive de haut niveau. Avec deux petites nanas qui ont à peu près le même âge et qui sont très soudées, et trois costauds qui peuvent construire la cabane, qu’est-ce que vous faites ? Eh bien vous éliminez mémère de 50 ans !  

C’est vrai que les gens disent souvent qu’on n’a pas envie d’aller vers moi. En regardant l’épisode, j’ai compris pourquoi
Marie-France

Avez-vous l’impression d’avoir aussi payé votre franc parler, ou du moins votre forte personnalité ? Auriez-vous dû faire preuve de davantage de stratégie ? 

Je n’étais pas partie à "Koh-Lanta" pour faire de la stratégie. En arrivant, j’avais la tête hyper chargée du monde dans lequel on vit. Donc il était hors de question de commencer à faire des calculs. Ma tête était vide et je voulais qu’elle reste vide. Maintenant, si j’ai payé cher mon franc parler, j’ai envie de dire "tant pis". Je suis comme je suis. Celui à qui ça plaît, tant mieux. Celui à qui ça ne plaît pas, tant mieux aussi. Après, si vous regardez bien l’émission, je n’ai rien dit de grave. Je pense même avoir crée de beaux liens avec Lola, avec Fabrice. On dépeint de moi un personnage un peu froid… C’est vrai que les gens disent souvent qu’on n’a pas envie d’aller vers moi. En regardant l’épisode, j’ai compris pourquoi. Mais bon, c’est ma carapace, c’est ma façon de me protéger des gens parce que je m’en méfie. Et si j’ai été éliminée à cause de ça, tant pis. 

Cette carapace, vous vous l’êtes forgée pourquoi et comment ?  

Il y a des choses de ma vie privée dont je n’ai pas envie de parler, mais c’est vrai que j’ai été maman très jeune et ça n’a pas toujours été évident. J’ai connu pas mal de galères et il faut bien reconnaître qu’on vit dans un monde où il y a des mauvaises personnes partout. J’ai même l’impression que, plus on avance, plus les gens deviennent complètement cinglés ! J’ai appris à me protéger de ces personnes qui se disent vos amis et qui vous déçoivent. A force de se faire avoir, on se met des barrières et aujourd’hui, mes amis je peux les compter sur les cinq doigts de la main. D’ailleurs, je n’y croyais pas en partant mais je m’en suis fait de nouveaux grâce à "Koh-Lanta". De vrais bons amis. 

LCI PLAY - L'interview psycho de Cindy Poumeyrol ("Koh-Lanta", "Mamans et célèbres")Source : Sujet TF1 Info

Il y a aussi des candidats avec qui ça n’a pas "collé". Je pense notamment à Angélique. Comment expliquez-vous les tensions entre vous ?  

Je pense que c’est, comme moi, une fille qui a un passé assez douloureux. Elle a elle-même une carapace et comme je ne vais déjà pas facilement vers les gens, je n’ai pas éprouvé le besoin de me rapprocher d’elle. De son côté, elle s’est tout de suite liée d’amitié avec Lola, à qui elle s’est facilement confiée. En réalité je n’ai eu aucune dispute avec Angélique . Elle m’énervait un peu sur le camp parce qu’elle ramenait toujours tout à elle. J’ai même pu dire à un moment "elle me saoule, celle-là !" Maintenant, il a fallu faire le feu, construire le camp, il y a eu les épreuves, etc. La vérité, c’est qu’on n’a pas pris le temps de se connaître, tout simplement. 

En partant, vous mettez en garde les autres membres de l’équipe contre Adrien, que vous décrivez comme un grand manipulateur...

(Rires) En réalité, je ne savais pas du tout quel était son but dans "Koh-Lanta". Quand j’ai vu son portrait ensuite, j’ai compris qu’il était là pour la stratégie. Peut-être que si je l’avais su avant, je m’en serais servie. Quand je dis que c’est l’homme à abattre, c’est sous le coup de la vexation. Parce que je ne lui en veux pas du tout, c’était sa façon d’être dans le jeu. Moi, j’étais là pour la survie, l’aventure. D’autres étaient venus pour le côté sportif. Lui, c’était pour la stratégie et je le respecte.

Vous voir dans l’émission vous a-t-il fait changer ?  

Non ! Pourquoi je changerais ? (rires) On peut s’améliorer, mais changer, non. Je m’aime bien comme ça. Je suis bien dans mes baskets, bien dans ma tête. Je ne changerai pas ! (rires) 

Dans votre portrait, votre compagnon dit qu’avec vous, c’est la vie de groupe qui pourrait poser problème dans "Koh-Lanta". Il avait vu juste ?  

En général, j’évite les groupes. Quand je fais du sport, c’est par deux au maximum par exemple. Du tennis ou de la course. Pour moi plus il y a de gens, plus il y a d’emmerdes. Au boulot, on est une équipe de quatre ou cinq et la plupart du temps, je suis toute seule. Je trime deux fois plus mais je préfère. C’est un peu ma philosophie !  

Dans cette saison de "Koh-Lanta" les candidats sont réunis par grandes régions. C’est un concept qui vous a plu ?  

J’ai trouvé ça génial. Ça a tout de suite créé de vrais liens entre certains d’entre nous. Prenez Fabrice par exemple, qui habite à Maubeuge, à vingt minutes de chez moi. J’avais l’impression de participer au jeu avec un but. Ça faisait 3 minutes que le jeu avait commencé et on s’est pris dans les bras. Il a même pleuré car c’est quelqu’un de très émotif. On a eu l’impression d’avoir passé notre adolescence ensemble. C’est vraiment un concept incroyable. 

Et si vous deviez résumer ce qui unit les candidats du Nord ? 

J’aime bien la phrase de Fabrice : "Les gens du Nord sont comme les autres, mais en mieux".


Propos recueillis par Jérôme Vermelin

Tout
TF1 Info