Steeve en finale de Koh-Lanta ce soir : "Il y a de quoi rendre fiers mes enfants"

Propos recueillis par Jérôme Vermelin
Publié le 21 juin 2019 à 10h41

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW – C’est le vétéran des cinq finalistes de "Koh-Lanta : la guerre des chefs". Avant de disputer la victoire à Cindy, Clo, Maud et Aurélien lors de l’ultime épisode de la saison, ce vendredi soir sur TF1, Steeve a accepté de faire le bilan de son aventure pour LCI.

Il s’est peu à peu imposé comme la force tranquille de "Koh-Lanta : la guerre des chefs" sur TF1. Steeve, le sympathique travailleur social niçois de 46 ans, disputera vendredi la finale de la saison face à Clo, Cindy, Maud et Aurélien. Entre sagesse et enthousiasme, l’aventurier revient pour LCI sur les moments forts de son séjour extrême aux Fidji. Et confie ses rêves en cas de victoire…

LCI : Steeve, combien de kilos avez-vous repris depuis votre retour de "Koh-Lanta" ? 

Steeve : Vous verrez vendredi ! (rires). Mais j’ai repris un peu de poids, forcément. Je crois que j’ai perdu 17 ou 18 kilos durant l’aventure, mais je n’ai pas tout repris. Maintenant je suis content mais au début j’avais un petit peur de mon corps tellement c’était horrible ! En fait, j’ai repris du muscle en faisant du sport, j’ai retrouvé la forme, et demain je pourrais repartir pour un "Koh-Lanta" !

Les candidats disent souvent qu’être en finale, c’est déjà une victoire. Vous le voyez comme ça aussi ? 

Pour moi, c’est énorme. Passer la sélection, c’était déjà bluffant puisque c’est parti d’une lettre écrite avec mon petit garçon de 13 ans. Parmi les milliers de personnes qui postulent, disons que je n’avais pas le profil d’un sportif de haut niveau, même si j’avais fait deux ou trois aventures dans ma vie. Quand j’ai été pris, je me suis dit que c’était une victoire. Après, il y a plusieurs étapes dans cette aventure. On réussit à se faire accepter par son équipe, puis à aller jusqu’à la réunification. A chaque fois, c’était une finale. La dernière, vendredi dernier, c’est quand les proches arrivent et que je vois débarquer mon fils. Si on m’avait dit 'tu gagnes cette épreuve et tu t’en vas', c’était bien comme ça. Après je passe encore une étape et je me retrouve pour de bon en finale, sur deux épreuves très tendues, qui me font peur, et là encore c’est déjà une victoire. Il y a de quoi rendre fiers mes enfants.

Les statues que je devais casser, c’est comme si mon fils Hugo me les éclairait
Steeve

La présence de votre fils sur l’épreuve de confort vous a clairement transcendé, n’est-ce pas ?

Je ne savais pas que nos proches allaient venir. Quand je vois le mari de Maud, je me demande qui va être là et je ne m’attends pas du tout à mes enfants, ça ne me semble pas possible que l’un d’entre eux ait traversé la planète… Si bien que lorsque je vois la tête de Hugo, c’est un véritable bouleversement. C’est un mélange de tout, de fierté, d’émotion... Et rapidement ça me transforme. Les statues que je devais casser, c’est comme si Hugo me les éclairait. Je ne pouvais pas les louper. Je savais presque que j’allais gagner. Et heureusement que je gagne parce que s’il était parti en me faisant un signe de la main, je serais parti en vrille. Il m’a transcendé, c’est clair. Même le lendemain. Je passe une nuit difficile parce que j’ai trop mangé mais dès que je me retrouve sur l’épreuve face à Aurélien, je suis tellement remonté que je me vois le battre, le champion de Parkour ! Dommage d'avoir glissé avec mes chaussures pourries ! (Rires). 

Durant cette nuit dans un hôtel de rêve avec votre fils, vous avez beaucoup discuté ? 

On n’a pas arrêté de parler. Je crois que j’ai dormi une heure maximum. Déjà parce que c’est difficile de trouver le sommeil avec un tel degré d’excitation. Ensuite parce que Hugo me raconte ce qui se passe en France avec son frère, sa mère… Et puis l’aventure n’est pas terminée. Mes enfants connaissent bien cette émission et Hugo m’a donné pas mal de conseils. Sur l’orientation, il m’a donné beaucoup d’indications. Ça aurait pu être lui le papa et moi le gamin tellement il s’est montré bienveillant.

Des aventuriers excellents sont partis au fil de la saison, Béatrice et Maxime notamment. Est-ce que les 5 qui restent le doivent un peu à la chance ? Où sont-ils vraiment les meilleurs ? 

Ce que je peux dire, c’est que les 5 qui restent n’ont ni triché, ni eu de la chance. Lorsqu’on arrive à ce moment de l’aventure, on a tous passé près de 40 nuits et 40 jours dans les mêmes conditions. Béa, Dieu sait que c’est l’une de mes protégées. Maxime, c’est un monstre au niveau physique, au niveau des jeux. Sauf que "Koh-Lanta", c’est un ensemble de choses. Les épreuves, c’est un peu notre récréation, le moment où on retrouve de l’adrénaline, où on se rebooste, on se donne des défis entre nous. Sauf que ça représente une heure dans une journée. Les 23 autres, on les passe la moitié de nuit, en collectivité, et on n’a rien à partager. En France, le soir, tu partages un verre, de la musique. Sur "Koh-Lanta", on partage juste de la souffrance et on s’entraide.

Et Maxime n'a pas assuré à ce niveau-là ? 

On ne peut pas résumer son élimination au fait qu’il était trop fort. Ok, le fait qu’il gagne tout, ça saoule. Mais si Maxime avait été génial avec tous les aventuriers sur le camp, peut-être que personne n’aurait pensé à l’éliminer ! Donc dire que les cinq derniers ont eu de la chance, c’est totalement faux. Les personnes qui sont arrivées à ce niveau ont toutes leur caractère, leurs forces et leurs faiblesses. Mais on l'a tous mérité. Et si on regarde bien, tout le monde a gagné quelque chose. A l’arc, à la dégustation, au puzzle, dans un jeu d’équilibre ou de force… C’est une aventure où il n’y a pas de paillettes. On est tous dans la même galère. Et "Koh-Lanta", c’est aussi tenir le feu, pêcher du poisson. Faire un câlin à quelqu’un qui en a besoin ou rassurer un autre qui est en souffrance…

Dans la "vraie vie", vous êtes travailleur social, vous travaillez auprès des jeunes en difficultés. Est-ce que ça vous a aidé sur Koh-Lanta ? 

Oui, beaucoup. Depuis l’âge de 20 ans, je m’occupe de la jeunesse. De la population en vérité. Hier encore j’étais à la fac de sports et je parlais à un garçon dont je me suis occupé lorsqu’il était ado. Aujourd’hui il est marié et il disait à sa femme que si j’étais en finale, c’est grâce à mon côté humain. J’ai un peu de mal à parler de moi. Je sais que je ne suis pas arrivé en finale grâce à mes performances, mais grâce à ma façon d’être avec les autres. Si vous regardez bien, il n’y a pas grand monde qui veut m’éliminer. Parce que je suis resté moi-même, parce que j’ai essayé d’être attentionné. Mon but dans la vie c’est de mettre un sourire sur les lèvres de tout le monde. Et là-bas, j’ai d'autant plus essayé de tenir ce rôle que j’étais un peu le vieux du coin ! Je suis resté tranquille, je ne suis pas entré dans les manigances. J’ai aussi cette faculté à sentir les gens, et je crois que ça m’a bien aidé.

Si vous gagnez Koh-Lanta, vous n’allez pas lâcher cette vie-là, je me trompe ? 

Non. Gagner "Koh-Lanta", et le chèque qui va avec, ce serait un changement parce que je suis un papa, avec deux enfants, l’un jeune adulte, l’autre ado. Hugo commence dans la vie active et on aimerait faire des projets ensemble. Et je sais qu’ils graviteront tous autour de l’autre, du collectif. Du vivre ensemble. Moi je suis une boite à idées et souvent, par manque de moyens, on ne peut pas les mener à bien. Mais je resterais dans le même domaine. L’idée de me prendre une villa avec une piscine, de me couper du monde et de faire des photos… Ce n’est pas Steeve !

Pour vous, qui est le meilleur aventurier de la saison ? 

Au premier abord, tout le monde dirait Maxime. Sauf qu’il n’a pas été bon sur le camp. Béa, pour moi, c’était l’une des championnes. Sauf qu’on ne l’a pas vue assez longtemps. Le meilleur aventurier, dans ceux qui restent, tant au niveau sportif que humain, et même s’il est un peu introverti et timide, c’est Aurélien. La nuit, j’ai passé beaucoup, beaucoup de temps à garder le feu. Et il était toujours là pour me relayer. Le bois ne tombe jamais du ciel, il faut aller le chercher tout le temps. Et Aurélien n’a jamais arrêté de travailler sur le camp. Sans doute d’ailleurs que sa timidité l’a bien aidé. Il n’a été désagréable avec personne. Au contraire, c’est un gentil gars. Ça pourrait être le meilleur. Mais Mohamed aussi. Sans son coup de colère qui lui a beaucoup coûté, c’est un mec génial. Maud, à l’âge qu’elle a, faire preuve d’un tel courage, c’est génial aussi. Brice aussi. S’il n’était pas rentré dans ce jeu de manigances où il se perd tout seul, il aurait eu sa place en finale.

Et le pire aventurier de la saison ?

Sans hésiter Victor. Tout le monde a ses qualités et ses défauts. Mais les personnes un peu imbues d’elles-mêmes comme ça, j’ai du mal. Dès les premiers instants où il a mis en avant sa supériorité supposée, c’était difficile. Le feu, le premier jour, ce n’est pas Victor qui l’a fait. On était 4 ou 5, on s’est relayé, on a changé de bois… C’est une équipe qui a fait le feu. Quand il a rejoint les jaunes, je suis allé le voir, je lui ai dit ‘je sais que tu es le plus fort, que tu as tout gagné. Mais ici, on s’entend bien. En revanche, ça fait six jours qu’on ne mange pas et notre cabane prend l’eau’. Il est resté deux jours, et il a passé son temps à chercher un collier d’immunité. On n’a toujours rien mangé... Et notre cabane n’est pas devenue étanche ! C’est ma vision des choses mais le pire, c’est lui. Et de loin !


Propos recueillis par Jérôme Vermelin

Tout
TF1 Info