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"Réforme de l'orthographe." En entendant ces trois mots sur le plateau de "On n'est pas couché" ce samedi soir sur France 2, Najat Vallaud-Belkacem, sidérée, n'a pu contenir un début de fou rire. "Alors, non, franchement, excusez-moi ! Vanessa ! Vanessa !", s'est-elle étranglée, après s'être couvert le visage avec les mains, l'air presque embarrassé pour son interlocutrice.
Invitée politique de l'émission pour présenter son autobiographie "La Vie a plus d'imagination que toi", l'ancienne ministre de l'Education nationale venait d'être interpellée par la chroniqueuse Vanessa Burggraf sur le niveau alarmant des élèves français, en matière d'écriture et de lecture, notamment lors de l'entrée au collège.
"C'est une fake news, mais c'est pas possible !", s'est exclamée l'ex-ministre face aux accusations de la journaliste. Mais alors, dans quel piège Vanessa Burggraf est-elle tombée ?
La polémique avait éclaté en début d’année 2016, sur les réseaux sociaux notamment, au sujet de rectifications orthographiques, facultatives, proposées par le Conseil supérieur de la langue française en 1990 et approuvées alors par l'Académie française. En somme, s’il était possible d'enseigner l'orthographe rectifiée depuis 26 ans, cela n’était jusque-là pour autant pas obligatoire. De fait, pour la rentrée 2016, de nouveaux manuels scolaires portaient le macaron "Nouvelle orthographe", pour informer qu’ils tenaient désormais compte de cette révision. En tout, 2400 mots courants ont subi un "lifting" pour simplifier le français, perdant pour certains des accents circonflexes, des tirets pour d’autres.
Ainsi, si les "dictées où l’on enlève l’accent circonflexe (…) et le mot oignon s’écrit ognon" évoquées par Vanessa Burggraf samedi soir, émanent bien d'un changement initié par les éditeurs cette année-là, elles ne sont pas le fait d’une "réforme de l'orthographe" imputable à l'ex-ministre de François Hollande.
A l'époque, Najat Vallaud-Belkacem avait rapidement réagi à une controverse qui avait mis le ministère dans l'embarras, le mettant face à la gronde d'une partie des professeurs et des parents d'élèves. Dans un communiqué publié le 4 février 2016 sur son site, elle avait notamment rappelé qu'il "ne revient pas au ministère de l’Éducation nationale de déterminer les règles en vigueur dans la langue française".
Quelques jours plus tard, dans Le Monde cette fois, Najat Vallaud-Belkacem était à nouveau revenue sur le sujet. "Pas moins de trois anciens ministres de l’Education nationale et un ancien ministre de l’Enseignement supérieur ont créé et alimenté une polémique absurde à propos d’une réforme de l’orthographe qui n’existe pas. Plus grave, ils ont sciemment induit en erreur les médias et l’opinion publique en assimilant cette réforme imaginaire à la réforme, bien réelle celle-ci, qui concerne le collège et, plus largement, toute l’école de la République", avait-elle alors estimé. Mais il semblerait que ces précisions successives aient échappé à certains, dont la chroniqueuse de France 2.
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