Canicule : pourquoi fait-il beaucoup plus chaud dans les grandes villes qu'en banlieue ou en campagne ?

par Allan DELAMOTTE
Publié le 29 juin 2019 à 8h10

Source : JT 13h Semaine

CANICULE - La France connaît depuis le début de la semaine un épisode de canicule jamais vu avec des températures qui ont atteint 45,9° dans le Gard. A Paris, le pic est attendu ce samedi 29 juin. Avec ces grandes chaleurs, les grandes agglomérations deviennent de véritables étuves.

Cette semaine, la France risque de se transformer en véritable fournaise. Ainsi, une vague de chaleur importante va frapper l’Hexagone, avec des températures oscillant entre 35 et 40 degrés sur la quasi-majorité des régions françaises tout au long de la semaine. 

Dans les grandes villes comme Lyon ou encore Paris, la sensation de chaleur sera d’ailleurs plus intense la nuit, avec des températures supérieures à 20 degrés. Ces températures nocturnes plus élevées en ville qu’en zone rurale s’explique par un phénomène particulier, celui de l’îlot de chaleur urbain (ICU).

L'urbanisation en cause

François Jobard, météorologue à Météo France, revient pour LCI sur ce phénomène. "L’îlot de chaleur urbain se distingue plus particulièrement la nuit, créant une sorte de microclimat dans les grandes villes avec des nuits beaucoup plus chaudes ou douces selon les saisons. L’ICU se produit notamment lors de situations anticycloniques, avec des vents calmes. Cela peut se produire l’hiver également mais les gens y sont moins sensibles en règle générale", affirme-t-il.

"Ce microclimat crée entre le cœur des grandes villes et les zones périphériques, les banlieues, s’explique par l’urbanisation de ces villes, le macadam, les routes, les bâtiments, qui emmagasinent la chaleur avant de la restituer la nuit", développe François Jobard, qui insiste aussi sur le manque d’espaces verts dans ces zones hyper-urbanisées : "Ces espaces verts ont un comportement radiatif qui permet d’abaisser plus rapidement les températures la nuit."

Jusqu'à 27 degrés la nuit à Paris ?

"A cause de cet îlot de chaleur urbain, on constate en moyenne sur l’année près de 3 degrés d’écart entre le cœur de Paris et la banlieue. C’est énorme", précise le météorologue, tout en ajoutant qu’il peut parfois il y avoir entre 5 et 10 degrés d’écart à certaines périodes.

"Cet épisode de canicule va être très éprouvant pour les organismes, les gens auront beaucoup plus de mal à dormir. Il faut s’attendre cette semaine à une moyenne de 20 degrés la nuit en banlieue, contre 25 degrés à Paris. Cela pourrait même monter à 26-27 degrés dans les nuits de jeudi à vendredi et vendredi à samedi", prévient-il.


Allan DELAMOTTE

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