Violente tempête attendue sur la Corse : critères, fréquence, records... on vous explique l'alerte rouge de Météo France

Publié le 29 octobre 2018 à 12h56, mis à jour le 29 octobre 2018 à 13h04
Violente tempête attendue sur la Corse : critères, fréquence, records... on vous explique l'alerte rouge de Météo France

FOCUS - La Corse a été placée en vigilance rouge lundi en raison des fortes pluies menacent le département. Quels sont les critères qui justifient le déclenchement de ce niveau maximal ? Éléments de réponse.

Ce lundi, comme lors de chaque événement météorologique marquant, c'est avec son traditionnel code couleur allant du vert au rouge que Météo France a appelé la population à la vigilance. En alerte orange jusque-là, la Corse est alors passée au rouge en raison des fortes pluies qui s'abattaient sur le département avec l'arrivée d'une dépression hivernale très importante. Mais à quoi correspond réellement ce niveau de vigilance ? À quelle fréquence est-il déclenché en France ? Et quels sont les records en la matière ? On fait le point.

A quoi correspond l’alerte rouge ?

En France métropolitaine, l’alerte rouge, déclenchée face à un phénomène d’intensité rare, correspond au niveau d’alerte maximal, la vigilance violette, réservée quant à elle aux zones tropicales imposant en plus le confinement. L’une comme l’autre, à l’instar de la vigilance orange, font donc partie des alertes absolues déclenchées quand les météorologues sont certains que l’événement de mauvais temps va se produire. Pour rappel, les pré-alertes sont quant à elles émises jusqu’à 48 heures à l’avance quand l’événement en question est probable mais que des changements dans l’intensité, la trajectoire et/ou la durée peuvent se produire.

La chaîne de l'alerte est de la responsabilité des autorités préfectorales
Jean-Luc Marino, responsable du service prévision de Météo France

En conséquence, lorsque le niveau est rouge, la population du département encourt potentiellement un danger grave et les services de l’Etat tout comme les municipalités sont sur le qui-vive. "Quand on déclenche la vigilance rouge, il faut apporter des éléments extrêmement robustes pour la prise de décision sur la localisation et les quantités", explique Jean-Luc Marino, responsable du service prévision de Météo France auprès de la direction interrégionale Sud-Est. Plus qu'un système d'alerte, ce dernier évoque "un système d’avertissement, c'est à dire que Météo France avertit le grand public, les médias, et la chaîne de décision institutionnelle sur le caractère dangereux".  Et de préciser  : "La chaîne de l'alerte est de la responsabilité des autorités préfectorales qui mettent en oeuvre  un certain nombre de décisions." 

Quand a-t-elle été déclenchée dans le passé ?

C’est en octobre 2001, à la suite des violentes tempêtes Lothar et Martin fin décembre 1999 et de la catastrophe des Corbières dans l'Aude, qu’a été mise en place la vigilance météorologique de Météo-France. Objectif : informer les Français et les pouvoirs publics en cas de phénomènes météorologiques dangereux. "La vigilance recouvre neuf aléas différents de la canicule aux avalanches en passant par les vagues submersion", souligne Jean-Luc Marino, évoquant des "phénomènes qui ne sont pas tout à fait comparables".

Depuis 2001, la France a connu une vingtaine d’alerte rouge. La première remonte au mois de septembre 2002 lors d'inondations meurtrières dans le Gard. Les tempêtes Klaus en janvier 2009 et en février 2010 ont elles aussi justifié son déclenchement pour phénomène de vent violent. A titre de comparaison, avant les intempéries de ce week-end, l'Aube n'avait été placée en vigilance rouge que deux fois, en 2009 et 2014. "On voit bien que cette vigilance est déclenchée de manière tout a fait exceptionnelle pour des phénomènes puissants et de grande envergure", explique encore Jean-Luc Marino. 

Il est à noter que s’agissant des phénomènes hydrologiques, les vigilances rouges ne sont pas déclenchées directement par Météo-France mais par Vigicrues. C’est à la Toussaint 2008, lors de la dernière grande crue de la Loire, que Météo-France a intégré pour la première fois vigilance crue à la vigilance météorologique.

Des années record ?

Avec respectivement quatre et onze événement recensés, les années 2013 et 2014 sont aussi historiques depuis la création de la vigilance. Trois types d’événements ont particulièrement justifiés le déclenchement de la vigilance rouge dans le passé, à savoir l’inondation-crue (vingt-quatre cas), le vent violent (dix-neuf cas) et enfin la pluie-inondation (dix-sept cas). A ce jour, l'Hérault et le Gard sont les deux départements les plus concernés par la vigilance rouge, avec respectivement treize et dix cas recensés depuis 2001. 

Mais en matière de longévité de l’alerte rouge, c’est le Morbihan qui détient le triste record, vigilance inondation n’ayant été levée que 72 heures après son déclenchement en février 2014.Le Finistère ayant connu une vigilance de 60 heures au mois de février de la même année et la Seine-et-Marne une vigilance de 50 heures en juin 2016.


La rédaction de TF1info

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