Nouveau coup de gel attendu : l'inquiétante pénurie de bougies dans les vignobles

CQ
Publié le 10 avril 2021 à 12h59, mis à jour le 11 avril 2021 à 17h05
Vignoble du Vouvray, Touraine
Vignoble du Vouvray, Touraine - Source : GUILLAUME SOUVANT / AFP

ANTIGEL - Frappés par un coup de gel dévastateur il y a quelques jours, viticulteurs et arboriculteurs font désormais face à une pénurie de bougies antigel. Or, le retour des gelées est déjà annoncé pour la semaine prochaine.

De l'avis même du ministre de l'agriculture, les dégâts seront considérables. Une crise historique jamais vue depuis 1991 en France. Et qui n'est peut être pas terminée. Des centaines de milliers d'hectares de cultures - vignobles, vergers et céréales - ont été frappés par le violent coup de gel de ces derniers jours. Dix régions françaises sont touchées, de la Drôme à la Bourgogne, et les moyens de lutter contre celles-ci s'amenuisent peu à peu. Car les bougies, utilisées habituellement par les vignerons pour réchauffer les pieds de vignes et gagner jusqu'à 2,5 degrés supplémentaires, se font rares. "La durée d’allumage notamment sur la troisième nuit, a été très longue. La plupart des vignerons n’ont donc plus de bougies antigel pour affronter les prochains épisodes", s'est d'ailleurs inquiétée Christine Monamy, responsable Agro Météo au Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), auprès du site spécialisé Réussir

Des bougies pas made in France

Les stocks de bougies étaient vides dès mercredi soir, a confirmé François Labet, viticulteur et président du Bureau interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), à France 3 Bourgogne. Conçues pour être allumées 8 à 12 heures, ces bougies antigel sont une technique retenue par les agriculteurs pour leur efficacité sur des petites gelées et leur impact environnemental moindre que la pulvérisation de fuel. 

En revanche, celles-ci nécessitent une surveillance nocturne et un budget conséquent de 2500 euros par hectare pour deux nuits d'allumage. De plus, elles sont aujourd'hui absentes du marché français, selon Benoît Vautier,  viticulteur à Vouvray et président de la Fédération des associations viticoles d’Indre-et-Loire, à La Nouvelle République : "Elles ne sont plus fabriquées en France. Il faut les faire venir de Pologne ou d’Italie. Nous n’en avons pas eu assez !". 

Or, un réapprovisionnement rapide est peu probable en raison des restrictions de déplacements liés à l'épidémie. Les premiers ravitaillements ne sont pas prévus avant la fin de semaine prochaine mais un nouvel épisode de gel est attendu avant cela. Ce qui signifie que les récoltes sauvées jusqu'ici grâce aux efforts des viticulteurs pourraient être perdues. Alors que "80% du vignoble français" a déjà été touché par les gelées, la production de 2021 sera "très faible", a annoncé jeudi 8 avril le Comité National des Interprofessions des Vins, réunissant les interprofessions des vins AOP et IGP.  


CQ

Tout
TF1 Info