60 ans de Michael Jackson : pourquoi personne n’a remplacé le King of Pop

Publié le 29 août 2018 à 17h53
60 ans de Michael Jackson : pourquoi personne n’a remplacé le King of Pop

DECRYPTAGE - Né le 29 août 1958 à Gary, dans l’Indiana, Michael Jackson aurait eu 60 ans ce 29 août. Depuis sa mort, en 2009, son business reste florissant. Et aucun de ses successeurs désignés ne semble en mesure de l’égaler au sommet de la pop mondiale.

Il y a quelques jours, Michael Jackson a perdu un record. Thriller, l’album le plus vendu de tous les temps aux Etats-Unis, a en effet été détrôné par "Hotel California" des Eagles, autre hit inusable de la musique américaine. Mais ne nous y trompons pas : depuis sa mort accidentelle, le 25 juin 2009, le King of Pop continue de faire trembler les charts. D’après le magazine Forbes, le business posthume entretenu par sa famille et la major Sony Music dépasse le milliard de dollars de recettes. 

Et ça ne fait que commencer puisqu'une comédie musicale est en préparation à Broadway, à l’horizon 2020. On y entendra ses classiques, avec les Jackson 5 et en solo. Mais sans doute pas les inédits parus après sa mort, dont l’authenticité vient d’être sérieusement remise en question grâce à la class action engagée par une fan de longue date. Elle a en effet permis de démontrer qu’un imitateur dénommé Joe Malachi serait en réalité l’interprète de trois titres parus sur l’album "Michael", en 2010…

Imiter Michael, le singer parfois, s’en inspirer souvent, c’est ce qu’on fait de nombreux chanteurs anglo-saxons, sans attendre sa mort. On pense bien sûr à Justin Timberlake, dont le premier album Justified était un hommage appuyé, sinon assumé à son idole d’enfance. Le semi-échec de son dernier opus, "Man of the Woods", prouve qu’il reste un disciple doué, mais sans plus. Dans des registres différents, des garçons talentueux Chris Brown, Justin Bieber ou encore Bruno Mars ont tous tenté de reprendre la couronne du King of Pop. Mais aucun ne semble en mesure de tenir la distance. Et cela pour plusieurs raisons.

Pionnier du crossover, Michael Jackson a embrassé tous les styles musicaux de son époque. Des albums comme "Thriller" et "Bad", à un degré moindre "Dangerous", ont défini une sorte de standard universel de la pop, unissant la soul et le rock avec une approche moins sulfureuse qu’un Prince, son vrai-faux rival de la grande époque. En 2018, c’est du côté du hip-hop qu’il faut chercher des stars planétaires du même calibre. Le Canadien Drake a inventé un néo-rap mélancolique qui fait danser de Los Angeles à Dubaï, de Bogota à Moscou en explosant les records de streaming. Sur son dernier album, "Scorpion", il a d'ailleurs ressuscité Michael Jackson le temps d'une chanson...

Enfant du ghetto,  le Californien Kendrick Lamar séduit, lui, par son érudition et son éclectisme, premier artiste du genre à décrocher le prix Pulitzer de la musique, chouchou des anti-Trump que Forbes n’a pas hésité à surnommer le "capitaliste conscient". Michael Jackson n’a jamais eu droit à un tel honneur. Mais si la dimension politique de son oeuvre est moins évidente, son empreinte s’étend bien au-delà de l'univers de la musique, comme en témoigne l’exposition qu’on découvrira à Paris au Grand Palais en novembre prochain.

Actuellement présentée à la National Portrait Gallery de Londres, "Michael Jackson : On The Wall", en hommage à l'album "Off the Wall"), montre l’impact de "Billie Jean" sur l’imaginaire des plus grands artistes contemporains, à commencer par Andy Warhol, qui fut l’un des premiers à l’immortaliser, en 1984. Car Michael Jackson, c’était aussi une esthétique, souvent grandiose, parfois kitsch, toujours marquante à l’image de ses plus grands clips vidéo, vécus comme des événements planétaires à chaque sortie.

Depuis quelques années déjà, le support a perdu de son prestige, à l’image de la chaîne MTV, qui ne diffuse plus que des émissions de téléréalité. Désormais, n’importe qui, ou presque, peu enregistrer des millions de vues sur YouTube. Et sans savoir chanter. Le Sud-coréen Psy a peut-être battu des records de vues avec la chorégraphie déjanté de "Gangnam Style". Mais ça ne remplacera jamais les zombies dansants de "Thriller", non ?


Jérôme VERMELIN

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