Damon Albarn en solo, tout seul comme un grand

Publié le 27 avril 2014 à 15h41
Damon Albarn en solo, tout seul comme un grand

MUSIQUE – L'éternel leader de Blur revient avec "Everyday Robots", le tout premier album solo de sa déjà longue carrière. Une collection de ballades mélancoliques qui tissent un portrait touchant de leur infatigable auteur.

Incroyable mais vrai. A 46 ans, Damon Albarn publie son premier album solo. Presque une anomalie pour un musicien dont la discographie fait rimer quantité avec qualité. Des premiers pas de Blur, à l'aventure virtuelle de Gorillaz, en passant par ses escapades au grand pays de la world music, l'enfant chéri de la brit pop n'avait curieusement jamais posé son nom rien qu'à lui sur la pochette d'un disque. C'est désormais chose faite avec Everyday Robots, une splendide collection de chansons produites par Richard Russell, le patron du label XL, avec une poignée de collaborations prestigieuses (Brian Eno, Natasha Kahn de Bat for Lashes).

Une auto-flagellation délicieuse

Si vous êtes nostalgique de l'époque turbulente de Blur, passez votre chemin. En revanche si vous avez suivi - et apprécié - l'évolution musicale du natif de Whitchapel au fil des années, ce nouveau disque en constitue une synthèse fort séduisante. Et on ne peut plus contemporaine. Ainsi dès les premières notes de la chanson titre, Damon Albarn chante le spleen de la vie moderne ("We are everyday robots on our phones" / "Nous sommes des robots du quotidien branché sur nos téléphones" – ndlr) sur une boucle électro toute simple, ornée d'arrangements de cordes orientales. C'est d'une classe folle.

Hormis le joyeux "Mr Tembo", dédiée à un bébé éléphant, et l'entraînant "Heavy Seas of Love", qui clôt les débats, Everyday Robots privilégie les mid-tempos introspectifs, sans jamais virer répétitif ou complaisant. "When I'm lonely I press play", chante cet explorateur musical infatigable, entre deux confessions, mi-tendres, mi-désabusées. La pop, seul horizon valable ? "J'aime l'auto-flagellation quasi-monacale que je m'impose lorsque je compose", confie le chanteur dans une interview au magazine américain Billboard. "Je m'approche souvent de la folie. Que je n'ai pas atteint jusqu'ici, je touche du bois". Pour notre plus grand plaisir.


Jérôme VERMELIN

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