"G I R L" : le piège sensuel de Pharrell Williams

par Amandine REBOURG
Publié le 25 février 2014 à 13h26
"G  I  R  L" : le piège sensuel de Pharrell Williams

HAPPY - Le 3 mars prochain, le nouvel album de Pharrell Williams "G I R L" sera disponible, prêt à (presque) tout ramasser sur son passage. Mais avant sa sortie dans les bacs, metronews l'a écouté. On vous dit tout.

Huit ans séparent "In my mind" de ce "G I R L". Entre-temps, Pharrell s'est accordé une pause (nécessaire) à sa créativité solo. Là où son premier album solo n'a pas convaincu au point qu'il a pensé ne jamais refaire d'album solo, ce "G I R L" avec deux espaces entre les lettres, il y tient, est bien plus inspiré. Il s'agit ici d'un retour aux sources de ce qui a fait ce son, reconnaissable entre mille, celui qui vous fait dire "ça sonne Neptunes", "ça c'est N*E*R*D".

Pharrell n'offre rien de réellement nouveau ici. Les recettes sont les mêmes qu'au début. Sur cet album, les violons sont hyperprésents, la basse et la guitare sont tour à tour funk et disco, les beats sont "french touch" et la voix toujours aussi haut perchée. Pharrell Williams s'est replongé dans une certaine nostalgie rétro-futuristico-funk mâtinée de sons très actuels pour ces onze titres qui constituent l'album. "Je voulais rester loyal envers le groove (…) c'est une lettre d'amour aux femmes", explique-t-il pour qualifier cet album. Pari réussi. Car au-delà de ce groove particulier, ce "G I R L" est un piège d'une sensualité érotique imparable que ne renieraient ni Prince, ni Michael Jackson, ni Stevie Wonder.

Marilyn Monroe
Le prochain single de l'album après "Happy". S'ouvrant sur un déluge de cordes et un tempo groovy, Marilyn Monroe donne le ton de l'album : funky, rétro, une "lettre d'amour aux femmes". Pharrell cite Marilyn Monroe, Jeanne d'Arc ou encore Cléopatre dans ses paroles. À l'écoute, le pied bat la mesure, les épaules bougent en rythme, les doigts claquent. C'est imparable.

Brand New (avec Justin Timberlake)

Si vous aimez Michael Jackson, Stevie Wonder et Prince, nul doute que ce morceau est fait pour vous. Pharrell Williams a pris le meilleur de ces monstres de la musique, a tout mis dans un shaker et vous sert ça à la sauce 2014. Guitare funky, cuivres endiablés, Justin Timberlake verse dans les aigus à la manière d'un "King of pop" à son meilleur, Pharrell vous susurre des paroles suaves dans l'oreille en vous invitant à une Soul train line endiablée .

Hunter
Basse funk, halètements et voix haut perchée, Pharrell part à la chasse. A la chasse à quoi ? Aux filles, forcément. Et sa recette imparable, c'est une guitare à la Nile Rodgers dont l'ombre plane sur l'album. D'ailleurs, lorsque l'artiste évoque sa collaboration avec les Daft Punk, il le dit lui-même : "Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, ils m'ont demandé de jouer ce sur quoi j'étais en train de travailler. Je leur ai dit que j'étais à fond dans les sonorités de Nile Rodgers". On rajoutera un peu de INXS aussi. Efficace.

Gush
Les prod' des Neptunes vous manquent ? Avec cette production r'n'b des plus chic, Pharrell renoue avec les sonorités si particulières des Neptunes. Un peu comme s'ils s'étaient occupé de la production d'un morceau de Michael Jackson. C'est chaud, moite, ponctué d'onomatopées, Pharrell répète à l'envi "I don't know what come over me" que l'on peut traduire par "je ne sais pas ce qui me prend" dans le refrain. Nous non plus mais on commence à avoir chaud.

Happy
Impossible d'avoir échappé à ce morceau sauf si vous êtes partis en reconnaissance sur Mars et que vous revenez sur Terre. "Happy" est un carton interplanétaire numéro 1 dans 175 pays.

Come get it babe (avec Miley Cyrus)
Lorsque Pharrell Williams s'était penché sur le cas Britney Spears avec "Slave 4 you" en 2001, il avait réussi à transformer l'écolière en créature sexy. Avec Miley Cyrus, c'est l'inverse. Ici, Pharrell Williams offre à Miley Cyrus un bijou à la Salt'n'Peppa ambiance dancehall qui redonne un peu de classe à la jeune demoiselle. Pharrell est un magicien mais nul besoin de le préciser. Quant au gimmick "What Ment" répété par la chanteuse, il s'agit simplement d'un "Wait a minute" qu'une fan de l'artiste avait écrit sur Twitter. "Je l'ai gardé", confie l'artiste.

Gust of Wind (avec Daft Punk)
Ce morceau est le renvoi d'ascenseur de Pharrell Williams aux Daft Punk qui l'avait invité sur Random Access Memories. Un beat french touch avec des claps qui clappent et des violons langoureux, plongent ce morceau dans une certaine moiteur. Les "robots" se chargent du refrain à la talkbox, leur comparse, des couplets. Rien de vraiment nouveau, Gust of Wind est une collaboration entre les Daft Punk et Pharrell Williams, ça s'entend : c'est propre, efficace, classieux.

Lost Queen
On pourrait tenir le tube de l'été si on vivait dans le dessin animé "Le Roi Lion". Lost Queen est sans doute le morceau le plus créatif de l'album avec ce son entêtant, ces choeurs tribaux couplés à un sample électro discret. Pour décrire le concept de l'album, Pharrell Williams expliquait que "les femmes sont la pierre angulaire de l'humanité" et qu'en ce sens, "G I R L" était sa "lettre d'amour aux femmes". Ce morceau en est la parfaite illustration.

Freq
Une intro où les vagues viennent se briser contre les rochers, l'image par le son. Pharrell active votre imagination (coquine) en appuyant sur le bon bouton. C'est, une fois de plus, langoureux à souhait. Une langueur bouillante qui n'est pas sans rappeler un "Lovin' you' de Minnie Ripperton avec ces longs soupirs. Un morceau d'une délicatesse assez rare qu'il est bon de souligner.

I know who you are (avec Alicia Keys)
Un duo sans réel folie. La présence d'Alicia Keys amène douceur et puissance vocale. D'un autre côté, ce n'est pas ce qui caractérise Pharrell Williams. Néanmoins, on a un peu l'impression qu'avoir Alicia Keys comme caution r'n'b depuis "Empire State of Mind" avec Jay-Z est devenu un passage obligé. Sauf que non. C'est mignon, ça sent les vacances, mais on aurait pu s'en passer.

It Girl 
Le dernier morceau de l'album. Sans doute le plus fun. Avec sa voix de fausset et ses claps, Pharrell nous renvoie un peu à ses débuts. Après avoir exploré des millions de pistes musicales, il est bon de se rappeler que le son Neptunes a marqué le début des années 2000. Ce It-girl est probablement ce qu'on fera de mieux dans les mois à venir en terme de production efficace. 


Amandine REBOURG

Tout
TF1 Info