Grand Corps Malade : "En concert, j'ai besoin d'aller chercher le public"

Publié le 12 mars 2014 à 12h45
Grand Corps Malade : "En concert, j'ai besoin d'aller chercher le public"

INTERVIEW - Grand Corps Malade est en tournée dans toute la France pour défendre "Funambule", son dernier album. Il sera sur la scène du Trianon, vendredi et samedi, à Paris. Entretiens à bâtons rompus avec la star du slam français.

Funambule est sorti à l'automne dernier. Que représente-t-il pour vous par rapport à vos disques précédents ?
Chaque album est une petite évolution. Celui-ci regroupe une quinzaine de textes que j’avais écrit sur les deux dernières années. La particularité, c’est la participation d’Ibrahim Maalouf qui a pris la direction musicale. J’essaie toujours de faire des albums variés avec des textes parfois légers, parfois durs, des textes graves, d’autres drôles. Et j’aime que la musique varie et change en fonction du morceau.

Justement, parlez-nous de la rencontre avec Ibrahim Maalouf ...
J’ai tendu la première perche à Ibrahim après une création qu’il avait faite avec tout un orchestre symphonique, et qui sonnait hip-hop par moments. Je lui avais dit que si on se croisait de nouveau j’aimerais qu’on travaille ensemble. Il était bien motivé donc quelques mois plus tard je lui ai envoyé mes textes, je lui ai expliqué les thèmes, je lui ai fait un brief très léger de ce que je voulais et il a pris les rênes de la musique. Il a eu quasiment carte blanche.

Vous n'avez pas la mainmise sur la musique, n'avez-vous pas peur que parfois l'instrumentation écrase les textes ?
Le parti pris reste toujours le même : la musique vient habiller sur mesure les textes. On n’est pas dans la chanson pure et dure, la musique est là pour servir le texte, c’est ce que je rappelle toujours au compositeur. Au départ il y a un poème et il faut qu’on puisse entendre ce poème. C’est une question de dosage et d’équilibre.

"Je continue à faire du slam a cappella dans les petits bars"

Un album a cappella est-il envisageable un jour ?
La musique est importante mais je continue à faire du slam a cappella dans les petits bars. J’aime bien faire une pause et enchaîner deux trois textes sans musique, c’est quelque chose de très particulier. Le slam a cappella possède une certaine force, la présence du slameur sur une scène est intéressante aussi. Mais un album entier, non.

Sur scène, justement, vous échangez beaucoup avec le public. C'est indispensable pour vous ?
J’ai l’habitude de jouer dans les bars où il n’y a pas de frontière entre le slameur et le public. J’essaie d’effacer cette barrière pendant les concerts. Dans les bars, il faut aller chercher les gens au comptoir, on slame en essayant de capter les regards.

Parmi tous les shows que vous avez donnés ces derniers mois, certains vous ont-ils marqué plus que d'autres ?
Les dates en Afrique certainement. On a fait un concert à Kinshasa notamment, c’était très particulier. Je me suis aperçu que les gens connaissaient les textes des chansons et je ne m’attendais pas à ça. C’est toujours étrange de jouer loin de chez soi. Je me rends compte que les petits textes que j’ai écrits chez moi trouvent un écho dans d’autres pays à des millions kilomètres. Je trouve ça fou. Et vraiment très touchant.
 


La rédaction de TF1info

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