Mais qu'est-ce qui pourrait sauver l'album de reprises de Balavoine ?

Publié le 8 janvier 2016 à 12h37
Mais qu'est-ce qui pourrait sauver l'album de reprises de Balavoine ?

ON HESITE - A l'occasion des 30 ans de la mort de l'interprète de "L'Aziza", plusieurs générations de chanteurs revisitent son répertoire sur "Balavoine(s)". Un énième album de reprises où le pire et le meilleur se côtoient sans prévenir. Histoire de vous éviter une migraine carabinée, metronews l'a écouté pour vous.

Il y a quelques jours, Bénabar jetait un froid en refusant de participer à un "hypothétique" album hommage à Michel Delpech, un "produit" qu'il qualifiait d'"opportuniste". "Les affaires continuent d’accord mais sans moi", écrivait le chanteur sur Facebook, exprimant ce que beaucoup, au fond, pensent des projets de ce genre. Goldman, Renaud, Téléphone, France Gall par Jenifer... Qu'ils cartonnent ou pas, qu'ils soient réussis ou non, ces disques donnent l'impression que la scène française tourne en rond (à tort). Et semble souvent destinés à booster le catalogue des majors qui possèdent les droits des originaux.

Même constat, en ce début 2016 avec Balavoine(s), consacré au répertoire de l'enfant d'Alençon, à l'occasion des 30 ans de sa mort. Certains participants comme Marina Kaye et Damien Lauretta n'étaient même pas nés lors de sa disparition tragique au Mali. D'autres l'admiraient de son vivant comme Florent Pagny et Christophe. Il y a des petits nouveaux qui cherchent à se faire connaître. Et puis il y a les enfants de la génération télécrochet (Jenifer, Nolwenn, encore Marina Kaye) où chanter du Starmania est un exercice obligatoire pour vaincre. Si leur démarche est sincère, tous ne sont pas à la hauteur, hélas...

A la fin on a surtout envie de réécouter les originaux

Franchement qui a envie d'écouter Zaho massacrer "Sauver l'amour" sur un arrangement électro-pop dans lequel se dissout toute sa puissance émotionnelle ? D'entendre Féfé réarranger "L'Aziza" en mode reggae de kermesse, Joseph Salvat ânonner "Pour la femme veuve qui s'éveille" dans un franglais gênant ou Shy'm transformer "Vivre ou survivre" en hymne de salle de sport ? Personne. Bien sûr tout n'est pas à jeter, loin de là. Christophe donne (comme toujours) la chaire de poule en s'appropriant "Lucie", Raphael la joue tout en finesse sur "Soulève-moi" , Ours est charmant comme il faut sur "Si je suis fou" tandis que Zaz est plus sobre que d'ordinaire sur "Tous les cris les S.O.S". Toutes proportions gardées.

Ce sont comme souvent les interprètes les moins connus qui surprennent vraiment : Bessa avec une version toute en délicatesse de "Partir avant les miens", Cleo avec pas mal de culot sur "Dieu que l'amour est triste" ou Cats on Trees en mode nonchalant sur "Aimer est plus fort que d'être aimé". Reste qu'en arrivant au bout de ces 17 reprises, on n'a qu'une envie : réécouter les originaux, d'urgence. Parce que Daniel Balavoine avait ce petit truc en plus, ce mélange incompréhensible de gouaille populaire et de sensibilité à fleur de peau. On n'entre pas dans la légende pour rien.

Et vous, qu'en pensez-vous ?  


Jérôme VERMELIN

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