Miossec : "Je ne triche pas !"

Publié le 1 août 2014 à 7h03
Miossec : "Je ne triche pas !"

CHANSON – Miossec est de retour avec "Ici-bas, ici-même", son neuvième album enregistré chez lui dans le Finistère Nord. Un des plus beaux disques de sa carrière.

Presque vingt ans de carrière pour Miossec, Breton de corps et de cœur, auteur en 1995 de l’album coup de poing Boire. Aujourd’hui, la cinquantaine approchant, c’est l’esprit plus léger qu’il signe son neuvième album Ici-bas, ici- même. Un disque délivré de toute l’urgence et l’électricité qui parsemaient ses prédécesseurs. Le visage marqué, la voix grave et basse tel un chuchotement, la cigarette électronique à la main, il explique : "Je voulais faire un album sur l’émotion." Le chanteur a donc mis (un peu) de côté son cynisme et semble plus apaisé que jamais. "Je suis moins en guerre aujourd’hui. A la base, si j’ai fait de la musique c’est parce que je ne supportais plus de travailler, je ne supportais plus le monde. Je voulais retrouver mon indépendance." Celui qui a fait sa crise d’adolescence à 30 ans en consolidant toute son aigreur dans son premier essai est désormais en paix. Pourtant, il le dit lui-même : "Le monde ne m’a jamais autant révulsé qu’aujourd’hui mais les bras n’arrêtent pas de me tomber."

Nouveau souffle

La colère a laissé place à la mélancolie. Le temps qui passe, la mort, la lutte, sont autant de thèmes qui irriguent Ici-bas, ici-même. Mais point d’amertume pour autant. Au contraire ! "L’idée, c’était d’essayer de faire des chansons à partir de la vie, tout bêtement ! C’est un vrai exercice. J’ai pas mal bossé dessus." Deux ans, c’est le temps qu’il a fallu à Miossec pour écrire et composer ses nouveaux morceaux à la force d’une guitare et d’un vieux piano. Une ébauche qu’il a ensuite retravaillée avec Albin de la Simone. Si les univers des deux hommes sont à mille lieues l’un de l’autre – Albin de la Simone côtoyant autant le jazz que la variété quand Miossec compte parmi les instigateurs de la nouvelle chanson française – leur collaboration a pourtant été des plus fructueuses. Ils se sont découverts au fil des trois jours et trois nuits pendant lesquels ils ont fait l’enregistrement. "Deux chanteurs qui travaillent ensemble, a priori c’est l’horreur. Mais Albin est fabuleux. Il avait envie que je sois content donc il était au service des chansons et extrêmement généreux. On s’est bien amusés."

Home sweet Home

C’est chez Miossec, dans le Finistère Nord, qu’ils ont donné vie à Ici-bas, ici-même, en collaboration aussi avec l’arrangeur Jean-Baptiste Brunhes, notamment connu pour son travail avec Jeanne Cherhal ou Emilie Loizeau. Un havre de paix pour le Breton, avec vue sur la presqu’île de Crozon, qui l’a délivré de toute contrainte. "Quand je suis en studio, je me sens en guerre. J’ai envie de foutre le bordel. Au contraire, à la maison, je suis plus calme. Je n’ai pas envie de réveiller tout le quartier !", avoue-t-il. Cette légèreté, on la ressent aussi à l’écoute du disque, à la fois plus épuré et sophistiqué qu’avant, foisonnant d’instruments, du marimba à la contre- basse en passant par le bandonéon. "Je ne voulais pas être dans une attitude de séduction de l’auditeur à tout prix", confesse le chanteur. En marge du tumulte du gratin de la musique, Miossec poursuit ainsi sa route pour faire entendre sa voix. Et quand on lui demande de faire un premier bilan sur son parcours, sa réponse est simple : "Inespéré !"
 


La rédaction de TF1info

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