"Pale Communion", de Opeth : on n'arrête pas le progressif

Publié le 17 août 2014 à 16h53
"Pale Communion", de Opeth : on n'arrête pas le progressif

METAL – C'est l'un des groupes les plus passionnants du genre. L'un des plus gonflés, surtout, passé du death metal au rock progressif au fil d'une discographie sans faille. Avec "Pale Communion", le groupe suédois Opeth signe l'un des plus beaux disques de la fin de l'été. Et prépare idéalement l'automne.

Au coeur de l'été, difficile d'échapper aux tubes de saison. A Stockholm, le groupe suédois Opeth a déjà la tête tournée vers la rentrée. Disponible à partir du 25 août, l'automnal Pale Communion, 11e album de cette formation discrète, emmenée par le guitariste et chanteur Mikael Åkerfeldt, ne devrait pas déloger Keen'V de la tête des charts français . Mais pourrait gagner quelques disciples supplémentaires, séduits par la richesse de cet opus de toute beauté, à l'image de sa somptueuse pochette, réalisée par l'artiste américain Travis Smith.

Allergiques à l'orgue Hammond, passez votre chemin

Comme sur l'excellent Heritage, sorti en 2011, Opeth délaisse le chant guttural au profit exclusif de mélodies aériennes, envoûtantes, qu'on pourrait (presque) fredonner sous la douche. Si cette dualité a longtemps fait l'originalité du groupe, difficile d'y voir une concession à l'air du temps. Au contraire. Avec son orgue Hammond omniprésent, et ses constructions alambiquées, prétextes à d'héroïques solos de guitare, Pale Communion lorgne vers le rock progressif des années 1970 à l'image du titre instrumental "Goblin", hommage au groupe italien du même nom.

A l'aise avec ses influences, Mikael Åkerfeldt reste un musicien ambitieux – et plus doué que la moyenne, capable d'aller droit au but comme sur le très bon single, "Cusp of Eternity", porté par un riff de guitare incisif, ou de livrer une fresque de plus de 10 minutes, "Moon Above, Sun Below", ponctuée par un splendide interlude acoustique. Compositeur – et producteur omniprésent, le leader d'Opeth sait également faire briller ses partenaires, à l'image du batteur Martin Axenrot, dont le jeu tout en finesse place Pale Communion dix crans au-dessus des productions du genre. Un grand disque, tout simplement.

Pale Communion, de Opeth. RoadRunner Records


Jérôme VERMELIN

Tout
TF1 Info