"Purpose", la critique : non, Justin Bieber n’est pas qu’un chanteur pour adolescentes hystériques

Publié le 13 novembre 2015 à 7h47
"Purpose", la critique : non, Justin Bieber n’est pas qu’un chanteur pour adolescentes hystériques

ON AIME - Avec Justin Bieber, on parle souvent de tout et de rien, mais pas beaucoup de musique. Sauf que "Purpose", son quatrième opus, sort ce vendredi. Et qu’après une série d’écoutes répétées, il faut bien se rendre à l’évidence : l’enfant terrible de la pop a du talent. Ou du moins des collaborateurs qui en ont pour lui.

Justin Bieber est un crétin. Qu’il signe le livre d’or du musée Anne Frank en espérant qu’elle "aurait été une Belieber", le surnom donné à ses fans, ou bien qu’il reproche à ces derniers de ne pas frapper dans les mains en rythme sur un plateau de télé, difficile de ne pas avoir envie de baffer celui par qui la mèche est arrivée dans les cours de récré. Souvenez-vous : à la fin des années 2000, c’est-à-dire une éternité, un garçonnet de 14 ans, enfant unique d’une mère célibataire, se faisait repérer grâce aux vidéos que celle-ci a posté sur Youtube. La suite ressemble à un incroyable conte de fée de la génération numérique : des millions de vues, qui se convertissent bientôt en millions d’albums vendus, et même en film, certes un peu moins vu…

Entre pépites électro-pop et ballades dépouillées

Forcément tout ça monte un peu à la tête. Et à l’approche de la vingtaine, le Bieb a fait quelques bêtises. Arrestation pour conduite dangereuse, agressions physiques à répétition, jets d’œuf frais sur la façade des voisins, séjour en maison close en Amérique du Sud et autres gentillesses… Sans parler de sa romance désormais révolue avec la belle Selena Gomez, enfant star comme lui. "My life is a movie" (ma vie est un film), chante le malheureux sur "I’ll show you", extrait de son nouvel album, Purpose, disponible ce vendredi. "And everybody’s watching" (et tout le monde regarde), ajoute-t-il, lucide. Et un brin mégalo.

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Justin Bieber est un crétin, donc. Et pourtant impossible de le détester totalement. Parce que cette chanson, comme le reste de ce (déjà) quatrième opus, a un charme indéniable qu'il serait franchement malhonnête de nier. Co-écrit avec une poignée de songwriters producteurs à la mode (Skrillex, Diplo, Ed Sheeran), Purpose alterne pépites électro-pop aériennes et ballades dépouillées, à la guitare acoustique et au piano, quitte à décevoir les fans de ses sucreries hystériques de la première heure. Mais bon, vous n’en avez pas ras-le-bol de "Baby, baby, baby, baby, ouhhh !" ?

Un vrai bon chanteur quand il veut

Dans la première catégorie il y a bien évidemment "What do you mean ?" et son tic-toc entêtant, dévoilé cet été. Mais aussi "Sorry", "Company" ou encore "Where are U know", qui font dodeliner de la tête dans les transports sans qu’on s’en aperçoive. Dans la deuxième, on vous met au défi de ne pas craquer pour le refrain de "No Pressure", avec le rappeur Big Sean, ou celui du duo "The Feeling", une chanson d’amour contrariée sur laquelle la voix de la chanteuse Halsey ressemble à s’y méprendre à celle de Selena Gomez. Tiens, tiens.

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"They want to crucify me, so I work on a better me" (Ils veulent me crucifier, alors je travaille sur un meilleur moi)", assène le Bieb sur "Life Worth Living", avant d’en appeler à Dieu, son seul juge. A défaut d’être un gentil garçon équilibré qui va à l’église tous les dimanche, le chouchou des adolescentes s’est réinventé une identité musicale séduisante, taillée pour son organe vocal, fort sympathique au demeurant. Comme si, au fond, il avait compris qu’on lui demandait juste d’être un chanteur. Et c’est déjà pas mal, non ?
 


Jérôme VERMELIN

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