Tokio Hotel : "En Allemagne nos maisons étaient devenues des prisons"

Publié le 12 octobre 2014 à 16h03
Tokio Hotel : "En Allemagne nos maisons étaient devenues des prisons"

INTERVIEW - Après cinq ans d'absence, les Allemands de Tokio Hotel sont de retour avec un cinquième album "Kings Of Suburbia". Le groupe délaisse l'univers rock de leur adolescence pour la musique électronique. Metronews a rencontré le chanteur Bill Kaulitz et son frère Tom pour évoquer ce come-back très attendu.

Cinq années séparent les sorties de Humanoid et Kings of Suburbia... Pourquoi une telle attente ?
Bill : Parce que nous avions besoin de prendre du temps pour nous. Nous avions énormément tourné avec l'album, sans cesse entre 2009 et 2011. On voulait seulement faire un break, retrouver de nouvelles sources d'inspiration et simplement profiter de la vie, essayer de trouver un moyen de nous renouveler.

Pourquoi s'être exilé à Los Angeles ?
Bill : Tom et moi, nous ne pouvions plus vivre en Allemagne. C'était la folie, nous ne pouvions plus vivre une vie normale là-bas. Nous étions déjà venus quelques fois à Los Angeles et nous avions quelques amis là-bas... et puis la météo est cool. On s'est dit pourquoi pas essayer ? Là-bas, on peut marcher tranquillement dans la rue et faire des trucs sans que cinquante personnes nous suivent derrière. En Allemagne, c'était la folie. On ne pouvait aller nulle part sans un service de sécurité autour de nous. Si bien que nos maisons étaient comme des prisons.

A quel moment avez-vous décidé qu'il était temps de publier un nouveau disque ?
Tom : Assez vite à vrai dire. En fait, nous avions commencé à travailler avec des producteurs, mais nous n'étions pas vraiment satisfaits. Nous avons donc décidé de tout faire nous-mêmes, de bien réfléchir et les choses se sont faites naturellement. "Stormy Weather" a été la première chanson que nous avons écrite et composée. C'est celle qui nous a fait prendre conscience de la direction que nous voulions prendre. En réalité, cet album est une espèce de collection de quatre ans de composition, d'écriture et de production. C'est un best-of de nos dernières années.

"On a fait l'album que l'on voulait, il n'y a pas un titre que l'on n'aime pas"

Kings of Suburbia est assez différent des précédents, beaucoup moins rock, certains diront plus "dance"...
Bill : C'est vrai. On a été très influencé par la musique électronique à Los Angeles. Cela nous a permis de modifier la façon d'écrire des chansons, de produire. On ne prenait plus les guitares, on commençait par programmer des choses dans les ordinateurs, les batteries, les guitares... et au final on a vraiment obtenu le son que l'on voulait.

Vous n'avez pas peur de la réaction des fans de la première heure ?
Bill : Je pense que pour réussir il faut prendre des risques, suivre ses envies, et ne pas écouter tous les gens qui donnent constamment leur avis. On a fait l'album que l'on voulait, il n'y a pas un titre que l'on n'aime pas. A chaque sortie il y a des gens qui viennent à nous, d'autres qui s'éloignent... Ca fait partie de la vie d'un groupe.

Malgré tout vos chansons sont toujours aussi sombres... C'est la Tokio Hotel touch ?
Bill : (rires) : J'avais pourtant l'impression que c'était notre disque le plus positif. Maintenant c'est vrai, les chansons ont été écrites à des moments où nous étions d'humeur plutôt maussade... Je ne sais pas pour les autres, mais moi j'écris mieux quand je ne vais pas bien (rires). Mais on a aussi imaginé des mélodies pour faire la fête, comme "Girl got a gun", parfaite pour la vie nocturne. En fait, je pense que c'est un mélange des deux.


La rédaction de TF1info

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