L'additif alimentaire E319 soupçonné de saper nos défenses immunitaires

Publié le 12 avril 2019 à 14h32

Source : JT 20h Semaine

TOXIQUE - Le butylhydroquinone tertiaire (BHQT), reconnaissable sur les étiquettes sous le nom de code E319, jouerait un rôle non négligeable dans la propagation de la grippe, révèle une étude américaine. Cet antioxydant régulièrement ajouté dans la composition des produits alimentaires affaiblirait en effet notre système immunitaire.

On le trouve notamment dans les chewing-gums, la viande surgelée, les frites des fast-foods ou encore les céréales du petit-déjeuner. L'additif alimentaire butylhydroquinone tertiaire, ou BHQT, inscrit sur les étiquettes sous le nom de code E319, était déjà décrié pour son potentiel mutagène, génotoxique, voire cancérigène sur les animaux. Il favoriserait aussi la réponse allergène.

Mais celui qui joue le rôle d'antioxydant pourrait être encore plus dangereux. Selon une étude de chercheurs de l'université d’État du Michigan (États-Unis) présentée le 7 avril au congrès annuel de la biologie expérimentale à Orlando, il pourrait nous rendre plus vulnérables au virus de la grippe en affaiblissant notre système immunitaire.

Des cellules du système immunitaire rendues moins efficaces

Pour ces travaux, des souris ont ingéré, proportionnellement, la même quantité de BHQT que le fait en moyenne un être humain. Les scientifiques se sont ensuite penchés sur le fonctionnement des cellules T [cellules participant à la défense naturelle de l'organisme, ndlr.] CD4, dont le rôle est de coordonner le système immunitaire, et CD8 T, chargées de détruire les cellules "ennemies".

"Globalement, nous avons observé un nombre réduit de cellules T CD8 dans les poumons et une réduction du nombre de CD4 et CD8 capables d'identifier le virus de la grippe chez les souris exposées au BHQT", explique dans un communiqué Robert Freeborn, un doctorant qui a mené l'étude avec le professeur en pharmacologie et toxicologie Cheryl Rockwell. "Ces souris présentaient aussi une inflammation généralisée et une production de mucus dans les poumons." Les chercheurs ont également noté que l'additif alimentaire avait ralenti l'activation initiale des cellules immunitaires, réduisant leurs capacités à combattre plus précocement une infection. Le virus de la grippe a ainsi pu se répandre plus facilement chez les souris.

Une efficacité réduite du vaccin

Une deuxième phase de l’étude a montré que l’additif empêchait le système immunitaire de se rappeler comment réagir face au virus de la grippe, surtout quand une autre souche était introduite à un autre moment. Un phénomène qui a entraîné une récupération plus longue et une perte de poids supplémentaire chez les souris.

"Il est important que l’organisme soit capable de reconnaître un virus et de savoir comment le combattre efficacement. C'est d'ailleurs tout l’intérêt des vaccins :  stimuler cette mémoire et de produire une immunité", explique le doctorant. "Si vous recevez un vaccin, mais qu'une partie du système immunitaire n'apprend pas à reconnaître et à combattre les cellules infectées par un virus, le vaccin sera alors moins efficace." Durant l'hiver 2018-2019, 1.100 décès ont été attribués à la grippe en France.


La rédaction de TF1info

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