On sait enfin pourquoi vous détestez la coriandre (quand les autres s'extasient devant)

Publié le 22 octobre 2018 à 15h13, mis à jour le 6 décembre 2018 à 10h40
On sait enfin pourquoi vous détestez la coriandre (quand les autres s'extasient devant)
Source : Thinkstock

BEURK - Avec la coriandre, c'est un peu tout ou rien. Elle est aimée ou détestée. Selon de multiples recherches, le dégoût qu'elle peut provoquer chez certaines personnes pourrait en fait être prouvé scientifiquement.

Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Alors que la coriandre est présente dans de nombreuses cuisines du monde, de nombreuses personnes exècrent son goût, tantôt qualifié d'âcre, de terreux, voire même de savonneux. Selon une étude publiée en 2012 dans la revue Flavour et relayée par Le Figaro, 21% des Asiatiques, 17% des Européens et 14% des Africains n'aimeraient pas cette herbe aromatique, utilisée pour ses graines ou ses feuilles. Mais selon les scientifiques, cela n'aurait rien à voir avec une affaire de goût. Il s'agirait en fait d'une question de gênes.

Une variation génétique peut-être à l'origine de ce dégoût

Au début des années 2000 déjà, le sujet était pris très au sérieux puisque Charles Wysocki, neuroscientifique comportemental en Pennsylvanie, en avait fait l'objet d'une étude à part entière. Pour essayer de percer les mystères de l'aversion pour la coriandre, il s'était rendu dans un festival de jumeaux en Ohio et avait demandé à quarante-et-une paires de jumeaux identiques et douze paires de non identiques de noter la coriandre sur une échelle qui allait essentiellement de "très mauvaise" à "délicieuse". Environ 80 % des jumeaux identiques lui ont donné des notes similaires, contre seulement 42 % des jumeaux fraternels.

Des résultats d'origine génétique appuyés, en 2012, par une autre étude américaine de la société d'analyse génétique 23andme. En questionnant 50.000 personnes, elle a déterminé que les personnes qui n'appréciaient pas la coriandre possédaient une variation génétique dans leur ADN. "Cela ne serait pas surprenant que cette variation génétique se loge au niveau des huit gènes qui codent les récepteurs olfactifs, des capteurs biologiques capables de détecter des produits chimiques dans l'air et dans la nourriture", commentent les auteurs de l'étude.

Si la thèse des récepteurs olfactifs n'est pour l'heure par vérifiée, elle correspond cependant au raisonnement du chercheur en neurosciences à l’université Northwestern de Chicago Jay Gottfried. Celui-ci qui estime que le dégoût que peut inspirer la coriandre est lié à son odeur, qui rappelle à beaucoup le savon. "Quand votre cerveau détecte une menace potentielle [qui appartient en l’occurrence aux produits d'entretien, ndlr.], cela capte votre attention. Vous n'avez pas besoin de savoir qu'un aliment dangereux contient une pointe d'asperge et d'oseille. Vous le mettez juste loin de votre assiette", résumait-il en 2010 au New York Times.


La rédaction de TF1info

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