Arnaques de l'été : méfiez-vous des merguez trop roses !

TF1
Publié le 20 juillet 2020 à 10h52

Source : TF1 Info

ENQUÊTE - Il s'en consomme 245 millions chaque année en France. Les merguez font l'unanimité lorsque l'été et les premières chaleurs pointent le bout de leur nez. Pourtant, certains fabricants n'hésitent pas à contourner la recette traditionnelle pour les rendre plus attractives... et moins chères.

Elles sont les stars des barbecues chaque été. Chaque année, près de 245 millions de merguez sont consommées par les Français, qu'elles soient industrielles ou artisanales. Seulement, elles ne sont pas toutes de bonne qualité, loin de là.

Dans le laboratoire de la direction Générale de la Concurrence, de la Consommation, et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) à Montpellier, dans l'Hérault, des dizaines d'échantillons arrivent chaque semaine, afin de les analyser et les décortiquer sous toutes les coutures. Dans certains cas, comme l'explique l'ingénieure et responsable adjointe du domaine des produits carnés du laboratoire de la DGCCRF, Odile Heisert-Guerin, certaines merguez analysées peuvent se révéler toxiques pour l'organisme. "Nous avons 2 colorants synthétiques interdits : le E102 et le E124, un colorant interdit et nocif pour la santé", explique-t-elle. Cela donne une teinte rose foncée à la merguez, mais l'association des deux additifs, interdits par ailleurs, est nocive pour la santé. 

Des produits moins chers, une concurrence déloyale

Outre les colorants interdits introduits par certains bouchers et industriels, un autre problème est souvent relevé lors de ces analyses, à savoir l'origine de la viande utilisée. Traditionnellement, une merguez est composée de viande de bœuf et de mouton. Seulement, pour réduire les coûts, certains fabricants utilisent, sans le mentionner, de la viande de porc ou de volaille, beaucoup moins onéreuse. 

Une concurrence déloyale selon Loïc Tanguy, directeur de cabinet à la DGCCRF : "On est vraiment sur des pratiques qui causent du tort au consommateur, et ça pose un problème de concurrence car on met sur le marché des produits très peu chers et donc qui concurrencent déloyalement d'autres produits, eux de qualité, dont le prix est trop élevé pour qu'il puisse se vendre".  Ainsi, ces dernières années, un tiers des merguez contrôlées par la répression des fraudes ne respectaient pas le cahier des charges imposé aux fabricants. 


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