Savez-vous vraiment d’où viennent les poulets que vous mangez ?

Publié le 15 janvier 2020 à 12h07

Source : JT 20h Semaine

ALIMENTATION – Chaque année, les Français consomment en moyenne près de 25 kilos de poulet chacun. Mais d’où viennent-ils et comment arrivent-ils jusque dans nos assiettes ? Le JT de 20 heures de TF1 a mené l’enquête.

Au supermarché, à la boucherie, dans la restauration rapide... Il existe de nombreux endroits où acheter ou consommer du poulet. Mais cette volaille est loin de provenir toujours de France, et sa production n’est pas systématiquement axée sur le bien-être animal. Explications.

Au cœur du Morbihan, Stéphane, éleveur depuis 30 ans, ouvre les portes de sa ferme aux équipes de TF1 dans l'enquête "grand format" du JT de 20 heures en tête de cet article. Son exploitation compte 27.000 poulets. Un chiffre qui peut paraître énorme, mais qui est pourtant en baisse. Afin d’améliorer le bien-être de sas volailles, l’éleveur a diminué de 10% leur nombre ces dernières années.

Dans ses poulaillers, Stéphane a aussi installé des éléments plus ludiques "Depuis un moment, nous mettons des fenêtres dans nos bâtiments, des perchoirs pour que nos animaux se sentent un peu comme s’ils étaient dans la nature, ou encore des bottes de paille pour qu’ils s’amusent", explique l’éleveur. "Cela fait partie d’un tout qui fait s’améliorer l’élevage du poulet en France". Réduction des antibiotiques et nourriture sans OGM sont également au menu de son élevage.

Des poulets plus rentables à l’étranger

Pourtant, les poulets tricolores ne sont pas majoritaires dans les assiettes des Français. Ainsi, un poulet sur deux est importé et le pourcentage grimpe même à 70% pour la restauration collective et les plats préparés. La raison ? Cette viande est vendue deux fois moins chère par nos voisins européens. Près de Varsovie, en Pologne, où les équipes de TF1 se sont rendues, 54.000 animaux vivent dans chaque poulailler, un chiffre six fois plus important qu’en France.

Une façon d’être beaucoup plus rentable, d’autant que le temps d’élevage y est réduit, ce que dénonce une association polonaise. "Imaginez un enfant de 5 ans qui pèserait 150 kilos, ce n’est pas naturel", signale Anna Izynska de l’association "Otwarte Klatki" (Les Cages ouvertes). "Ces poulets ne grandissent pas de manière saine. Ce qui est très inquiétant pour les consommateurs, c’est l’utilisation courante d’antibiotiques".

"La lutte est inégale"

Pour se démarquer des dérives étrangères, les éleveurs français misent donc sur des élevages en adéquation avec les attentes des Français. Mais cette montée en gamme a un coût. Pour le réduire, Roland Tonarelli, directeur général de la société bretonne de volaille, a dû automatiser certaines tâches. "Les filets de poulet passent dans le rayon X et une machine remplace l’œil de l’homme pour que nous soyons certains qu’il ne reste aucun morceau de cartilage", explique-t-il au micro de TF1. Mais cette réduction des coûts ne permet pas d’obtenir un poulet au même prix que dans le reste de l'Europe. "Il y a une lutte qui est impossible car inégale", déplore-t-il. "Si vous prenez un filet de poulet ukrainien, nous allons être 40 à 50% plus chers !".

Malgré une meilleure rentabilité hors des frontières françaises, des enseignes de restauration, comme McDonald’s, mettent en avant ce "Made in France". "Près de 70% de nos approvisionnements en poulet proviennent de France, et particulièrement de Bretagne", assure à TF1 Delphine Smagghe, vice-présidente achat et développement du géant américain. "Le reste de nos approvisionnements est européen". D’ici 3 ans, le groupe espère augmenter de 20% ses ventes de nuggets et sandwichs au poulet.


La rédaction de TF1info

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