VU DE TWITTER - Depuis quelques jours, le hashtag "NeRestePasATaPlace" a fleuri sur Twitter, en écho à un livre de la journaliste Rokhaya Diallo. Chacun y raconte comment, à sa manière, il a réussi à accomplir ses projets professionnels, même si cela n'était pas gagné.
Ils ont pu avoir une scolarité difficile. Faire des études pas adaptées. Croiser des professeurs ou des professionnels qui leur ont déconseillé cette voie-là…. Pourtant, ils se sont fait confiance, se sont écoutés, puis ont réussi. Et ils le racontent sur les réseaux sociaux.
Depuis quelques jours, le cri "Ne reste pas à ta place !" a surgi sur Twitter via le hashtag éponyme. Des centaines d’internautes racontent comment, à leur façon ils ont déjoué le déterminisme social. Le mot d’ordre avait été lancé par la journaliste Rokhaya Diallo, à la sortie de son livre du même nom : elle invitait chacun à partager ses histoires.
Notre vie peut nous conduire loin de ce qu’on aurait pu imaginer à notre naissance. En ce #jeudiconfession , je vous propose de partager les histoires de ce jour où vous n’êtes pas resté.e.s à votre place ! Je commence avec un extrait de mon livre #NeRestePasaTaPlace Et vous? pic.twitter.com/3v5ImYv17r — Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) 28 mars 2019
Et elle a été suivi : depuis plusieurs jours, les témoignages se déroulent au fil de Twitter, chacun faisant état de son parcours, de sa réussite, des obstacles rencontrés. Certains ont eu à faire face à des critiques de professeurs…
Je suis arrivée à 8 ans sans parler un mot de français. Des professeurs m'ont répété que c'était normal d'être nulle dans cette matière pour une immigrée et de préférer les chiffres. Aujourd'hui je suis éditrice, j'écris, je corrige et je publie des livres. #NeRestePasATaPlace — Ouafacescachées (@OuafaFC) 31 mars 2019
En Terminal S spé Maths, le prof de maths me dit sans prendre de pincettes que "tu n'as pas l'esprit scientifique". J'ai eu mon bac mention Bien et je suis aujourd'hui architecte bâtiment et web développeuse. Lui n'a pas changé de vie. #NeRestePasATaPlace — Jihad E. (@jihad_elo) 25 avril 2019
Pour d’autres, ça a été des professionnels, dont ils attendaient des conseils et qui les ont plutôt débinés…
Le 1er photographe que j'ai rencontré m'a dit que la photo c'était mort, qu'il n'y avait plus de travail. Je me suis fait recaler 2 fois des écoles photo. J'ai créé mon entreprise et aujourd'hui je vis mon rêve, je suis photographe voyage et c'est mon métier #NeRestePasATaPlace pic.twitter.com/d9HgfXuenr — Jonathan Bertin (@jonathanbertin) 31 mars 2019
Il y a 3 ans le gars d’un tattoo shop a démonté mon book de dessin en me disant que mon boulot était à chier et que le tattoo n’était pas fait pour moi. Aujourd’hui je bosse à Bordeaux dans l’ultime shop de mes rêves après avoir exercé un an à la Réunion #NeRestePasATaPlace pic.twitter.com/FV2TeszIgT — Gala Jenkins (@gala_jenkins) 31 mars 2019
Pour d’autres, cela a été une revanche sur un diagnostic posé par des médecins.
Quand j’avais 9 ans on m’a diagnostiquée la maladie de Crohn. Un médecin m’a dit que je pourrais pas vivre, ni travailler normalement. Que je devais faire avec. Aujourd’hui j’ai créé mon entreprise et je réalise mon rêve de voyager à travers le monde. #NeRestePasÀTaPlace — M é r y l (@MerylDenis) 31 mars 2019
Pour d’autres encore, une revanche sur un déterminisme social dans lequel on les enfermait…
#NeRestePasATaPlace La conseillère d'orientation avait dit : « Avec tes parents ouvriers, c'est déjà bien si t'as ton bac.»... J'ai bac+5, agreg, j'ai été prof de Lettres, rédacteur en chef de deux mags, éditeur, chroniqueur radio - et j'ai écrit 5 livres. Bref, restez motivés. — Laurent Nunez (@LaurentNunez) 30 mars 2019
Au collège, on m’a dit que j’avais aucune chance au lycée. J’étais trop lente, trop jeune, je devais partir en CAP. Aujourd’hui je suis ingénieurs en aérospatial, et doctorante en astrophysique. 🚀 Merci maman de t’être battue. #NeRestePasATaPlace pic.twitter.com/UelPJemVOZ — Marine Martin-Lagarde (@MarineMarLag) 30 mars 2019
Je ne suis pas restée à ma place quand on a voulu me décourager car je voulais faire des études de stylisme. J’ai trouvée une solution qui m’obligeait à quitter la fac et mon job étudiant. J’ai trimé mais je l’ai fais. Ma plus grande fierté. #NeRestePasATaPlace https://t.co/LHWMx5R2tK — STAY WOKE (@MelleArya) 28 mars 2019
Certains profs m’ont fait le coup du « malgré tes capacités, les études longues ne sont pas forcément pour les gens comme toi » et puis finalement, licence en socio-philo et doctorat ès lettres et études du genre aux États-Unis et pour preuve #NeRestePasATaPlace pic.twitter.com/TzfjACFDgj — Melyssa Haffaf (@MelyssaHaffaf) 1 avril 2019
D'autres, enfin, voient la réussite ailleurs qu'uniquement dans le travail, et le partagent.
3/Donc pour moi, #NeRestePasATaPlace c'est se battre contre soi-même, et contre cette tendance qui nous encourage à voir une seule réussite, la réussite sociale. J'ai appris à tjrs voir la grandeur de ma mère et la gloire de mon père. La grandeur de ceux qu'on pense minuscules — Fatima Aït Bounoua (@fatimaxx) 4 avril 2019
Beaucoup martèlent, en conclusion, ces mots, un appel à chacun : "Battez-vous !", "Croyez-en vous", "Restez-motivés".