Qu'est-ce qui cause de la souffrance en entreprise ? A-t-elle tendance à augmenter ou se stabilise-t-elle, à l’heure où le bien-être du salarié semble de plus en plus pris en compte par les sociétés ? Il est parfois difficile de quantifier l’inquantifiable. Mais Pros-consulte, une plateforme de prise en charge du stress au travail et de gestion des risques psychosociaux par des psychologues, publie son baromètre annuel, qui permet de donner la température… du stress en entreprise.
La plateforme a en effet décortiqué les 11.000 appels traités en 2018, venant de salariés d’entreprises privées comme publiques, pour analyser les motifs de leur souffrance. Le baromètre qui en découle révèle une augmentation du stress lié aux conflits -et plus particulièrement aux incivilités- ainsi que du ressenti de harcèlement.
Selon l'étude, les deux facteurs les plus importants de stress au travail sont donc l'organisation du travail et les contraintes (35% des motifs d'appel pour cause professionnelle), ainsi que les conflits avec la hiérarchie, les collègues ou les incivilités, à 46%, une hausse de 9% par rapport à 2017 et de 13% par rapport à 2016. "Les conflits avec la hiérarchie trouvent leur source dans une trop grande pression exercée sur les salariés et les agents et par des dysfonctionnements managériaux", indique le baromètre. Par ailleurs, les agressions et incivilités qui s'inscrivaient à la baisse en 2017 (-3%) repartent à la hausse en 2018 (+2%).
Le baromètre montre aussi que les problématiques privées impactent de plus en plus la sphère professionnelle : en recul l’année dernière, leur poids affecte lourdement la qualité de vie au travail et accuse une hausse de + 4,7%, représentant 28,1% des appels en 2018 (contre 23,4% en 2017). Ces problématiques personnelles sont essentiellement d'origine familiale (dans 77% des appels) ou économique (23% des appels).
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Avec 8% des motifs d'appel, le harcèlement progresse. Dans 86% des cas, cela relève d'un ressenti de harcèlement moral ; dans 14%, d'un ressenti de harcèlement sexuel. A noter, par ailleurs, que l'épuisement professionnel et le manque de reconnaissance connaissent une baisse significative dans les motifs d’appels, de respectivement -4,8 % et -3%.
Avec 73,8 % des appels en 2018, les femmes représentent toujours la plus forte proportion d'appelants. Le baromètre montre cependant une progression constante des appels passés par les hommes (22,5% en 2016, 24,1% en 2017, 26,2% en 2018). Les fonctions les plus touchées par le stress professionnel restent les techniciens et les agents. "Mais on observe encore une fois cette année une augmentation des appels chez les cadres", note le baromètre, qui rappelle que "si l'on considère que les cadres représentent moins de 16,7% de la population active, avec 33% des appels, ils sont aujourd'hui proportionnellement les plus touchés par les risques psychosociaux". La moyenne d'âge s'élève légèrement passant de 45,7 à 46,2 ans.
La rédaction de LCI
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