Stabilité mais aussi utilité : ce que la crise change chez les chercheurs d'emploi

Publié le 30 juin 2020 à 13h23
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BON A SAVOIR - Les attentes des chercheurs d’emploi varient en temps de crise : ils privilégient notamment plus de stabilité, davantage associée aux grandes entreprises. Et le confinement lié au coronavirus leur a donné le goût du télétravail. Autant d’éléments à prendre en compte pour les recruteurs.

Le Covid-19 rebat les cartes, même dans la recherche d’emploi : les aspirations ne sont en effet pas les mêmes en temps de crise qu'en temps de croissance. C’est ce que confirme une étude réalisée par Indeed, moteur de recherche d’emploi. Et dans ce contexte, les chercheurs d’emploi ne visent pas les mêmes postes. 

Quel que soit le contexte cependant, la taille de l’entreprise reste un marqueur significatif. Plus d'un tiers des sondés indiquent ainsi avoir une idée du type de société pour laquelle ils souhaitent travailler. Un critère non-négligeable puisqu'ils associent certains atouts aux TPE/PME et d’autres aux grandes entreprises. Ainsi une grande entreprise est associée à des salariés attractifs par rapport au marché (pour 70% des sondés), une stabilité de l’emploi (67%), une évolution salariale régulière et une possibilité de mobilité. De leur côté, les TPE/PME sont associées à une ambiance de travail collaborative (77%), une autonomie dans la prise de décision (73%), des valeurs fortes et une flexibilité du cadre de travail. 

Que veulent les candidats ?

"Si l’on se réfère à ces données, aux réflexions de chacun liées au confinement, ainsi qu’à la conjoncture économique actuelle qui est propice aux incertitudes, plusieurs de ces facteurs d’attractivité seront enclins à devenir plus centraux dans la recherche d’emploi, favorisant ou défavorisant tour à tour les TPE/PME", analyse Charles Chantala, directeur commercial chez Indeed France.

Trois critères sont plus particulièrement à prendre en considération : en premier lieu, le télétravail massif a fait bouger les lignes et redéployé l'organisation du travail dans chaque entreprise. Et ce mode de fonctionnement a été apprécié : les critères de flexibilité du cadre de travail et l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle proposé sont devenus plus importants pour les chercheurs d’emploi, analyse Indeed.  

Les chercheurs d’emploi seront plus enclins à rechercher de la stabilité
Etude Indeed

En second lieu : la stabilité. La crise économique mondiale à venir n'a pour l’instant de concret que ses incertitudes. "En ce sens, les chercheurs d’emploi seront plus enclins à rechercher de la stabilité. Et sachant qu’il s’agit d’un atout largement associé à une grande entreprise (67 %), les PME sont défavorisées à cet égard", relève l’étude, qui note que 62% des Français ont déjà pensé à postuler dans la fonction publique, un secteur associé à la stabilité de l’emploi, au même titre que les grandes entreprises. Une proportion qui risque donc d’augmenter à l’avenir.

 

Joue, enfin, un dernier facteur : la pandémie entraîne une réflexion profonde chez de nombreux Français sur l’utilité de leur emploi, le sens qu’ils y attribuent et sa finalité. C’est pourquoi les chercheurs d’emploi vont sans doute porter davantage attention aux critères leur permettant de s’épanouir au sein de leur entreprise, tels que les valeurs, le sentiment d’appartenance ou encore la prise d’initiative encouragée. De ce point de vue-là, les TPE/PME sont en position de force. Il s’agit  même de leur principal atout différenciant.

Emploi : les secteurs qui recrutentSource : JT 20h Semaine

Ce que doivent faire les employeurs

Des évolutions auxquelles les recruteurs se doivent d’être sensibles et attentifs. L’enjeu est de taille pour toutes les entreprises, mais peut être encore davantage pour les TPE/PME qui peinent parfois à recruter des profils qualifiés. Et pourtant, estime Indeed, les employeurs n’ont pas l’air tout à fait au courant de ces attentes. 

Cela se voit, d’abord, dans les offres mises en ligne. Il s’agit de la première étape du recrutement, et pourtant il semble que bien souvent, l’offre soit mal rédigée ou manque de détails (pour 55% des sondés). "L’employeur doit d’abord prendre le temps de rédiger ses offres d’emploi. L’impact n’en sera que plus significatif sur l’attractivité de l’entreprise et sur la qualité des candidatures reçues", préconise Indeed. De même, un recruteur sur quatre avoue ne pas avoir le temps de répondre à tous les candidats rencontrés. Des non-réponses qui sont une arme de dissuasion massive pour le chercheur d’emploi. "La réponse automatisée est un impératif minimum. Les réponses personnalisées sont vivement conseillées pour les candidats reçus en entretien."

C’est, enfin, le manque d’attention des entreprises aux avis sur internet qui peuvent écorner la "marque employeur" : seuls 52 % des employeurs avouent vérifier régulièrement ce qui est dit. Pourtant, ces mauvais avis lus sur internet sont considérés comme des facteurs dissuasifs pour près d’un chercheur d’emploi sur deux (49%). Le recruteur doit ainsi s'attacher à valoriser la marque employeur de son entreprise, en s’appuyant sur les atouts soulignés par ses salariés, en répondant régulièrement aux commentaires et avis laissés sur les "pages entreprises" et en mettant en avant ses points forts, par rapport à ceux de la concurrence.


La rédaction de TF1info

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