Affaire Harvey Weinstein : qui sont ces actrices qui ont brisé le silence ?

par Amandine REBOURG Amandine Rebourg
Publié le 12 octobre 2017 à 14h39, mis à jour le 12 mars 2024 à 13h46
Affaire Harvey Weinstein : qui sont ces actrices qui ont brisé le silence ?

SCANDALE - Le très puissant producteur de cinéma Harvey Weinstein est accusé de harcèlement sexuel et de viols par plusieurs femmes, dont des actrices et des anciennes employées de sa compagnie. Qui sont ces femmes qui brisent l'un des tabous d'Hollywood ?

Les langues continuent de se délier à Hollywood. Après de premières accusations de harcèlement sexuel et d'agressions sexuelles la semaine dernière, de nouvelles femmes, parfois des actrices vedettes, ont affirmé ce mardi dans "The New Yorker" avoir été violées par le producteur Harvey Weinstein, l'un des puissants du cinéma américain.

Harvey Weinstein dément totalement toutes les accusations. Mais d'après le New York Times, le producteur a passé au moins 8 accords amiables avec des femmes entre 80.000 et 150.000 dollars. Qui sont les présumées victimes de l'un des hommes les plus puissants d'Hollywood, multi-oscarisé et multi-récompensé lors des festivals de cinéma ? 

Rose McGowan

Il y a un an, quelques jours seulement après les accusations visant Donald Trump en pleine campagne présidentielle, Rose McGowan révélait sur Twitter avoir été violée par un puissant patron de cinéma . "Il est temps d’être honnête. C’est un secret de polichinelle à Hollywood et dans les médias. Ils m’ont humiliée pendant qu’ils adulaient mon violeur", a-t-elle écrit, agrémentant son tweet du hashtag : #pourquoi les femmes ne portent pas plainte. 

Le New York Times révèle qu'en 1997, Rose McGowan a passé un accord amiable de 100.000 dollars avec Harvey Weinstein à la suite d'un autre incident dans une chambre d'hôtel pendant le festival de Sundance. Elle n'avait alors que 23 ans et venait de jouer dans le film d'horreur à succès Scream. Cet accord à l'amiable n'était pas un aveu de culpabilité  mais une façon d'"éviter les litiges et acheter la paix", indique l'accord, consulté par le journal américain. 

Laura Madden

Laura Madden est l'une des petites mains indispensables de l'industrie du cinéma. Ancienne employée de la Weinstein Company, elle affirme que le producteur lui a demandé de lui faire des massages à plusieurs reprises. Des faits qui ont démarré en 1991 entre Londres et Berlin. Dans une interview au Times, elle explique qu'elle s'est même enfermée dans la salle de bains de l'une des chambres de Weinstein pour pleurer. "C'était tellement manipulateur, comme façon de faire. Vous vous posez constamment la question de savoir si vous êtes le problème", dit-elle. 

Ambra Battilana

En 2015, Ambra Battilana, une jeune mannequin italienne et aspirante actrice, accuse Weinstein d'avoir attrapé ses seins, d'avoir mis les mains sous sa jupe et d'avoir tenté de l'embrasser lors d'une réunion de travail, dans les locaux de la société de Weinstein à TriBeca à New York. 

La jeune femme appelle la police, mais le procureur de Manhattan n'a finalement pas engagé de poursuites. Le producteur de cinéma nie les allégations de la jeune femme et affime coopérer pleinement avec la police.  Certains de ses proches affirment au NY Post que tout cela n'est rien d'autre qu'un chantage et qu'il n'a rien fait de mal. 

Lauren O'Connor

Lauren O'Connor était employée de l'une des compagnies de Weinstein. Témoin de l'attitude supposée de son big boss, elle a rédigé un mémo à plusieurs dirigeants de la maison de production, dans lequel elle évoque "un environnement toxique pour les femmes dans cette entreprise". Elle raconte notamment comment l'homme lui a hurlé dessus en lui disant qu'elle devrait épouser un "gros et riche homme juif", puis déclaré qu'elle n'était qu'une "femme mariée" bonne "à faire des enfants". 

Ce mémo a bien été envoyé aux dirigeants des sociétés, le frère de l'accusé, Bob Weinstein, inclus. "Je viens de commencer ma carrière, j'ai eu et j'ai peur de parler", expliquait-elle à l'époque. "Mais rester silencieuse me cause une grande détresse". Après avoir trouvé un arrangement, indique le NYT, Lauren O'Connor a retiré sa plainte et remercié Weinstein de lui avoir permis de faire carrière dans la production de films. 

Ashley Judd

Ashley Judd affirme dans le New York Times qu'il y a vingt ans, alors qu'elle était venue le voir pour un petit-déjeuner de travail, Harvey Weinstein l'a fait monter dans sa chambre d'hôtel. En peignoir, il lui aurait alors demandé s'il pouvait la masser ou si elle pouvait le regarder prendre une douche. Elle dit s'être demandée: "Comment puis-je sortir de la chambre le plus vite possible sans m'aliéner Harvey Weinstein?", ajoutant s'être sentie "paniquée, piégée". Mais cette déclaration n'est vraiment pas nouvelle. 

En 2015, elle affirmait déjà avoir été victime de harcèlement sexuel de la part d'un grand producteur d'Hollywood. L'histoire remontait à 1997. "Il m'a fallu des années avant de comprendre que ce qui s'était passé était quelque chose de terriblement anormal et illégal", disait-elle au magazine Variety. Des confidences qui prennent une résonance particulière aujourd'hui. 

Zelda Perkins

Ancienne assistante de Weinstein à la fin des années 90, Zelda Perkins, 25 ans à l'époque, a menacé de révéler publiquement les agissements de Weinstein s'il continuait de la harceler, expliquent plusieurs de ses collègues. Un avocat de la société a, par la suite, été chargé de négocier un arragement avec l'employée. 

Emily Nestor

Etudiante en droit, Emily Nestor raconte qu'en 2014, le producteur lui a affirmé qu'il boosterait sa carrière, si elle cédait à ses avances. Une confidence faite à plusieurs de ses collègues à l'époque. Weinstein l'avait invitée à déjeuner au Peninsula Hotel de Beverly Hills. "Elle a déclaré qu'il avait été très insistant malgré ses refus, durant une bonne heure", explique un document interne de l'entreprise. A l'époque, la jeune femme n'avait pas souhaité en informer la direction du personnel, mais certaines de ses confidences ont été ébruitées auprès des équipes dirigeantes. 

Asia Argento

Asia Argento, la fille du réalisateur italien Dario Argento, affirme avoir subi une relation sexuelle orale non consentie avec Harvey Weinstein en 1997 dans une chambre d'hôtel de la Côte d'Azur. "Cela ne s'arrêtait pas. C'était un cauchemar", a-t-elle déclaré au "New Yorker". Asia Argento dit avoir été invitée par l'un des membres de l'équipe d'Harvey Weinstein, avant de se retrouver seule avec lui. Elle ajoute avoir eu d'autres relations sexuelles avec elle durant les cinq années suivantes. Concernant ces relations, elle les qualifie de consenties mais dit s'être sentie "obligée" de céder à ses avances.   

Lucia Evans

 Lucia Evans, une actrice, accuse le producteur de l'avoir forcée à lui faire une fellation en 2004. C'est pour cette agression sexuelle que la police de New York a ouvert une enquête. Elle assure que Harvey Weinstein l'aurait forcée à lui faire une fellation en 2004, à New York. Dans le même article, deux autres femmes avaient rapporté avoir été violées par le producteur.

D'autres actrices

Parmi les actrices qui évoquent des rencontres lors desquelles le producteur aurait tenté d'avoir une relation sexuelle 

avec elles, sans succès : Mira Sorvino, Rosanna Arquette, Emma de Caunes, Angelina Jolie ou encore Gwyneth Paltrow. Ce mercredi 11 octobre, ce sont Cara Delevingne et Léa Seydoux qui sont sorties du silence et dénoncer le comportement de Weinstein. Ce jeudi, c'est l'actrice française Florence Darel qui affirme avoir été victime de harcèlement de la part du producteur déchu et Kate Beckinsale a publié sur Instagram, comment Harvey Weinstein a tenté de l'agresser et comment se refuser a lui, a nui à sa carrière. Tara Subkoff, une actrice canadienne a évoqué la fois où Harvey Weinstein l'a forcée à s'assoir sur ses genoux, alors qu'il avait une érection, ce vendredi 13 octobre. Marlène Jobert a, aussi, dénoncé les agissements de Weinstein. Sa fille, Eva Green en a été victime entre 2010 et 2011. 


Amandine REBOURG Amandine Rebourg

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