Bill Cosby est lâché de toutes parts après ses aveux : ce que l'on apprend dans la déposition

par Amandine REBOURG
Publié le 8 juillet 2015 à 14h11
Bill Cosby est lâché de toutes parts après ses aveux : ce que l'on apprend dans la déposition

JUSTICE - Bill Cosby, accusé de viol par une trentaine de femmes, admet dans un document juridique datant de 2005, avoir donné un puissant sédatif à au moins une femme pour avoir des relations sexuelles avec elle. Ce document, une déposition datant de 20058 a été rendu public sur le site pacer.gov et de nombreux soutiens de l'acteur se sont dit "écœurés" par l'aveu du comédien.

Depuis le début de cette affaire et la médiatisation des différentes plaintes successives, les défendeurs et accusateurs de Bill Cosby se déchirent. Mais cette fois, avec la publication d'un transcript datant de 2005 et les révélations qui en ressortent, de nombreuses stars changent de camp. Jill Scott, chanteuse soul américaine et l'un des rares soutiens de l'acteur, s'est dite mardi "écœurée" par la révélation de son aveu.

Quant à Raven-Symoné, la jeune chanteuse qui a débuté dans le "Cosby Show" s'était toujours tenue éloignée de cette affaire et ne l'avait pas commenté. Cette fois, il se pourrait que cela change. Interrogée sur ABC, elle a enfin donné son sentiment "Je ne parle pas de ce scandale car c'est grâce à lui que je suis là où j'en suis. Il m'a donné mon premier boulot dans le Cosby Show. Mais en même temps, nous avons besoin de preuve et alors dans ce cas, je jugerais en fonction (…) et maintenant, il y a des preuves". Alors quelles sont "les preuves" dont elle parle ?

Ce que l'on apprend dans le transcript de 2005

Dans le transcript de cette déposition datant de 2005 mais rendue publique ce lundi 7 juillet par les autorités américaines sur le site pacer.gov, Bill Cosby admet avoir donné du Quaalude, un sédatif et hypnotique, à au moins une jeune femme en 1976. Cette femme, Andrea Constand ex-directrice du club de basket de Temple University, où Cosby a étudié et où il était membre du conseil d'administration, avait porté plainte cette année-là mais un non-lieu avait alors été prononcé.

Dans ces documents, il apparaît que le comédien avait obtenu des ordonnances de Quaalude, en toute légalité. Mme Troiani, avocate d'Andrea Constand, (Melle T. dans les documents) lui avait fait avouer qu'il en avait "donné à d'autres gens". "Avait-il obtenu les Quaaludes avec l'idée de les utiliser avec de jeunes femmes avec lesquelles il voulait avoir des relations sexuelles?". Réponse de Bill Cosby : "Oui". Le comédien reconnaît même qu'il avait obtenu des Qaaludes dans les années 70 et qu'il en avait gardé durant de nombreuses années.

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Plus loin dans cette déposition Bill Cosby déclare: "j'ai rencontré Melle T. à Las Vegas en 1976. Elle est venue me voir en coulisses. Je lui ai donné du Quaalude. Nous avons eu un rapport sexuel". Avant de se rétracter en expliquant avoir mal entendu "women" (femmes) et cru entendre "woman" (femme): "je parlais uniquement de T...", une femme en particulier.

Comment s'y prenait-il ?

La trentaine de femmes qui accusent Bill Cosby décrit toutes un scénario identique et apparemment bien rodé : Il les invite dans sa chambre ou au bar de l'hôtel, elles se voient proposer un verre, ne se souviennent plus de rien, et se réveillent nues dans un lit en sa compagnie.

Des victimes bien décidées à obtenir réparation en dépit du délai de prescription

Les avocats de Bill Cosby, qui a toujours nié avoir drogué, agressé et/ou violé la trentaine de femmes qui l'accusent, ont longtemps cherché à bloquer la diffusion de ces transcripts, dont la confidentialité a été levée ce lundi 7 juillet, on comprend désormais pourquoi. L'aveu d'utilisation du Qaalude comme puissant sédatif avec au moins une femme pour avoir des relations sexuelles a relancé le scandale de viols présumés par le célèbre acteur américain, mais ne devrait pas lui valoir de nouvelles poursuites judiciaires. Plusieurs d'entre elles étaient mineures au moment des faits présumés, qui remontent dans certains cas aux années 1960, la prescription pourrait être utilisée par ses conseils.

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Mais les avocates des différentes victimes présumées semblent bien décidées à obtenir réparation de la part de la justice américaine. L'avocate Gloria Allred, qui représente plusieurs femmes accusant Cosby, s'est dite "très optimiste" sur le fait que cet aveu aidera dans d'autres cas, comme celui de sa cliente Judy Huth, qui dit avoir été agressée sexuellement lorsqu'elle n'avait que 15 ans.

Elle a récemment été déboutée en justice en raison de la prescription des faits. "Cela confirme les allégations de plusieurs victimes qui ont dit qu'il a utilisé de la drogue pour les agresser sexuellement", a-t-elle ajouté. Pour Lisa Bloom, avocate d'une autre victime présumée, Janice Dickinson, "il est temps que M. Cosby cesse de se cacher (...) et qu'il s'excuse publiquement auprès (d'elle) et des 46 autres femmes qui l'accusent".
 


Amandine REBOURG

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