Abdellatif Kechiche accusé d’agression sexuelle : l’affaire classée sans suite

JUSTICE - Palme d’or à Cannes pour "La vie d’Adèle", le cinéaste Abdellatif Kechiche était visé depuis l’automne 2018 par une enquête pour agression sexuelle. Elle vient d’être classée sans suite par le parquet de Paris.
Affaire Kechiche suite et fin ? L'enquête pour agression sexuelle visant le réalisateur âgé de 59 ans a été classée sans suite, a indiqué ce mardi le parquet de Paris à l’AFP. Ouverte en octobre 2018 après la plainte d'une jeune femme, elle a été classée pour "infraction insuffisamment caractérisée". "Pour une fois, la raison l'a emporté sur le pathos", a réagi Jérémie Assous, avocat du cinéaste, Palme d'or en 2013 pour "La vie d'Adèle".
La plaignante, 29 ans au moment des faits, avait affirmé à la chaîne BFMTV avoir dîné en juin 2018 avec Abdellatif Kechiche dans un appartement à Paris dans le XXe arrondissement. Endormie après avoir bu plusieurs verres d'alcool, elle avait expliqué "s'être réveillée sur le canapé", que "son pantalon était ouvert" et que "M. Kechiche se livrait à des attouchements sur elle".
A l’époque, le cinéaste avait réagi par l’intermédiaire de son avocat, ce dernier déclarant que son client contestait "catégoriquement la véracité de ces accusations" émanant, selon lui, "d’une personne qui n’a trouvé que le statut de victime pour se faire connaître".
L’an dernier, lors de la conférence de presse à Cannes de son dernier film "Mektoub My Love : Intermezzo", Abdellatif Kechiche avait taclé un journaliste qui venait de lui demander si cette enquête aurait pu remettre en question sa présence sur la Croisette. "Votre question essaye de me provoquer en tant qu'être. Vous parlez d'enquête de la police. Est-ce que Cannes a vérifié si... Je ne suis pas au courant d'une quelconque enquête !", avait-il affirmé. "Si vous voulez savoir d'un point de vue personnel, j'ai la conscience tranquille par rapport aux lois."
Un cinéaste à la réputation sulfureuse
La veille, la projection de "Mektoub My Love : Intermezzo" avait choqué de nombreux festivaliers en raison d’une scène de sexe non simulée mettant en scène la comédienne Ophélie Bau. Cette dernière avait quitté la projection sans explication et n’était pas réapparue le lendemain auprès de l’équipe du film. Un scandale qui avait relancé les rumeurs au sujet des méthodes de travail du cinéaste, déjà dénoncées par Léa Seydoux, la star de "La Vie d’Adèle".
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Quelques semaines plus tard, Abdellatif Kechiche s’en était pris à l’agent d’Ophélie Bau dans une lettre ouverte, l’accusant d’avoir monté la comédienne contre lui. "Si Ophélie avait exprimé la moindre gène et qu’elle ne souhaitait plus y participer, elle avait largement le temps d’y réfléchir et de me le signifier", avait-il déclaré au sujet de la scène au cœur du scandale.
Près d’un an après sa présentation à Cannes, "Mektoub My Love : Intermezzo" n’est toujours pas sorti en salles en raison du placement en liquidation judiciaire de Quat’Sous Films, la société de production du cinéaste.
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