Clémence Botino, Miss France 2020 : "Les gens auront besoin de réconfort et de sourire, c'est aussi le rôle d'une Miss"

Propos recueillis par Rania Hoballah
Publié le 21 avril 2020 à 19h19, mis à jour le 24 avril 2020 à 16h35

Source : JT 13h Semaine

INTERVIEW - A l'image de tous les Français, Clémence Botino est elle aussi confinée. Elue Miss France en décembre dernier, la jeune femme qui se trouve en Guadeloupe auprès de sa famille se confie sur ce moment particulier de son règne.

C'est un scénario qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Alors qu'elle devrait être en train de sillonner les routes de France à la rencontre de ses concitoyens, Clémence Botino est confinée chez elle, en Guadeloupe avec ses parents. Crise de coronavirus oblige, la jeune femme élue Miss France en décembre dernier vit un règne un peu particulier. Pas de quoi abattre la demoiselle âgée de 23 ans qui a décidé de prendre les choses en main. Pour garder le contact avec les Français, elle s'est tournée vers les réseaux sociaux où elle propose, non pas des tutos beauté ou de maquillage, mais des cours d'histoire. Un choix logique pour la jeune femme qui, avant de devenir l'ambassadrice des Français, était étudiante en master à la Sorbonne en histoire de l'art. 

Pour une Miss France sensée aller à la rencontre des gens, se retrouver confinée ça doit être étrange… 

C'est vrai que c'est un peu compliqué car durant deux mois je ne peux pas jouer mon vrai rôle de Miss France. Mais c'est le cas de toutes les personnes à travers le monde qui ont dû reporter leur activités.  Malgré tout je m'estime chanceuse car je suis en Guadeloupe avec ma famille. Et puis ma mère est ravie car elle a ses deux enfants avec elle ! 

Comment se fait-il que vous soyez en Guadeloupe ?

J'étais partie là-bas pour passer quelques jours en famille quand le président de la République a annoncé le confinement. Je me dis qu'il y a des coïncidences qui tombent bien !

Quelle a été votre première réaction à son annonce ? 

Même si on s'y attendait tous, je me suis sentie très triste car c'est une situation compliquée pour tout le monde. Moi j'ai de la chance d'être en Guadeloupe, il fait bon, j'ai un jardin. Mais je pense aux gens qui vivent dans de petits appartements et qui n'ont pas d'espace, je m'inquiète pour eux. Mais il faut suivre les directives de l'Etat, on n'a pas le choix. Après je me dit que le confinement peut être productif.

Justement, vous proposez des cours d'histoire sur les réseaux sociaux. Pourquoi ? 

En ce moment sur les réseaux on est inondé de vidéos sportives. C'est très bien car il faut rester en forme mais pour les faire il faut quand même avoir l'étoffe d'une prof, comme Laury Thilleman. Et puis le maquillage, c'était pas trop mon truc non plus. Un jour, je suis retombée sur mes cours et je me suis dit que ce serait marrant de tenter ça. Je pensais que les gens ne seraient pas réceptifs mais au final ils ont apprécié !

 

Vous vous investissez également auprès des personnes âgées.

Oui, depuis trois semaines maintenant, tous les week-ends j'anime à distance une chronique sur une radio locale, Guadeloupe la première. Durant 30 minutes je raconte l'histoire d'un aîné que j'ai eu au téléphone auparavant. C'est super intéressant, on parle de tout, d'art, de musique, des armées, des îles voisines aussi. A la fin de chaque chronique je reçois aussi un jeune qui se mobilise pour le confinement en Guadeloupe. C'est un véritable travail de journaliste. C'est chouette mais ça demande beaucoup d'investissement !

Comment voyez-vous la suite de votre règne ?

Je me dis qu'on ne pourra jamais reprendre les choses comme avant. Nous allons tous devoir changer nos habitudes, même moi au niveau de mon année de Miss France. Après le 11 mai je ne vais pas pouvoir aller dans des hippodromes ou faire des séances de dédicaces tout de suite. Mais c'est comme ça, c'est la vie, tout peut arriver.  Après le confinement les gens auront besoin d'un peu de réconfort et de sourire, et c'est aussi le rôle d'une Miss France. Pourquoi pas creuser un peu plus l'aspect charité ? 

Je pense que je trouverais une façon de sortir mon épingle du jeu.
Clémence Botino

Avez-vous envisagé de prolonger votre année de Miss France pour rattraper le temps passé en confinement ? 

Non, pour l'instant ça n'a pas été envisagé. Il me reste encore une partie de l'année. Et puis deux ans de règne ça me parait beaucoup (Rires). Comme je l'ai dit, ce confinement me permet d'être plus productive et plus active. Quand on est Miss France on se laisse un peu porter par l'organisation. Là, j'anime une émission de radio, je fais mes vidéos toute seule, j'ai retrouvé une activité intellectuelle intense. 

Votre écharpe ne vous manque-t-elle pas trop ?

Si elle me manque beaucoup ! Deux mois sans mon écharpe c'est long. Comme je pensais ne passer que trois jours de vacances en Guadeloupe, je l'ai volontairement laissée à Paris. 

Une chose est sure : votre règne ne ressemblera à aucun autre. 

Ca c'est clair ! Après je ne sais pas si Miss France 2021 aimerait vivre la même chose que moi (Rires). Mais je suis quelqu'un de dégourdi et de réactif,  je pense que je trouverais une façon de sortir mon épingle du jeu. 


Propos recueillis par Rania Hoballah

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