"Quand la peur tonne, la censure guette" : Nicolas Bedos n’a toujours pas digéré le recadrage d’Olivier Véran

Publié le 19 octobre 2020 à 14h07

Source : Sujet TF1 Info

RÉACTION - Dans une tribune publiée sur le site du "Point", Nicolas Bedos revient sur la polémique qu’a suscité son appel à ne pas respecter les consignes sanitaires du gouvernement. Et le réalisateur du prochain OSS 117 s’en prend de nouveau au ministre de la Santé Oliver Véran.

C’est une polémique dont il va se souvenir longtemps. Le 24 septembre dernier au matin, Nicolas Bedos écrivait sur Instagram un message dans lequel il exprimait sa colère contre le renforcement des mesures sanitaires annoncées par le gouvernement afin de lutter contre la pandémie de coronavirus. "Arrêtez tout. Tout. Les masques. Les confinements", lançait le réalisateur. "Nous devons désormais vivre, quitte à mourir !", ajoutait-il, suscitant de vives réactions des internautes… et du ministre de la Santé Olivier Véran. 

 

S’exprimant ce jour-là face aux sénateurs, ce dernier avait dénoncé "une phrase à l’emporte-pièce qu’on peut lancer sur un blog, un compte Instagram", sans jamais citer le nom de Nicolas Bedos. "C’est peut-être un exutoire personnel", avait-il ajouté. "Mais je pense que dans la période on doit être extrêmement attentifs, surtout quand on a beaucoup d’écoute autour de soi, à notre façon de nous exprimer et au message que nous véhiculons."

C'est le texte d'un type qui vient de passer l'été à enterrer des êtres chers aussi régulièrement qu'Olivier Véran change d'avis
Nicolas Bedos

Ce recadrage en règle, Nicolas Bedos ne l’a visiblement toujours pas digéré. Dans une tribune publiée intitulée "Chronique d'un bad buzz (sous le règle de la peur)", publiée sur le site du Point, l’intéressé commence par faire son mea culpa. "Sorti de son contexte par l'ensemble des médias, le petit texte que j'ai lancé comme un pavé dans le marécage du Web était – pour le moins – excessif et maladroit. Il m'oblige aujourd'hui à préciser ma position – si tant est que j'en aie une, égaré comme vous tous dans une incertitude morbide."

 

 "C'est le texte d'un type qui vient de passer l'été à enterrer des êtres chers aussi régulièrement qu'Olivier Véran change d'avis", lâche-t-il. (…) Oui, en crachant cette litanie – d'un utopisme presque enfantin –, je n'avais pas pris la mesure de l'insulte qu'elle semblait postillonner aux masques des soignants qui se battent pour nos gueules, aux flics qui s'épuisent à nous protéger de nos ivresses affectives".

"Est-il raisonnable que notre ministre de la Santé me gratifie ainsi d'une vigoureuse leçon de morale depuis les bancs de l'Assemblée  ?", écrit-il, se trompant au passage de chambre puisque c’est au Sénat qu’Olivier Véran lui avait répondu. "Quand la peur tonne, la censure guette , comme jamais", déplore Nicolas Bedos. "Or, nous avons besoin de débattre, on a besoin de se contredire. On cherche. On doute et on trébuche à la recherche d'une vérité forcément provisoire."

Car après avoir discuté et débattu "avec une multitude de médecins, de philosophes, d'aides-soignant(e)s, d'ami(e)s, de journalistes et de responsables politiques", le réalisateur du prochain volet des aventures de l'espion OSS 117 en conclut : "Personne n’a le même point de vue !". 


Jérôme VERMELIN

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