Dysmorphophobie corporelle : quel est ce trouble mental dont souffre la chanteuse Cœur de Pirate ?

Publié le 16 octobre 2018 à 11h36, mis à jour le 16 octobre 2018 à 12h47
Dysmorphophobie corporelle : quel est ce trouble mental dont souffre la chanteuse Cœur de Pirate ?

ZOOM – Dans un message posté sur Instagram, Cœur de Pirate explique souffrir de dysmorphophobie corporelle. Pour s’en prémunir, la chanteuse québécoise suggère de prendre ses distances avec les réseaux sociaux. Explications.

Si vous en doutiez encore, les stars sont des êtres humains comme les autres. Ou presque. Dans un message posté ce dimanche sur sa page Instagram, la chanteuse québécoise Béatrice Martin, alias Cœur de Pirate, 29 ans, a confié à ses abonnés souffrir de dysmorphophobie corporelle (body dysmorphic disorder), un trouble obsessionnel compulsif qui lui fait vivre un enfer.

La dysmorphophobie corporelle, nous dit Le Larousse, est  une "préoccupation exagérée manifestée par quelqu'un au sujet de l'aspect disgracieux de tout ou partie de son corps, que cette crainte ait un fondement objectif ou non." S’il est difficile de quantifier le nombre de personnes qui en souffrent – les études oscillent entre 2% et 13% de la population générale –, elle peut avoir de graves conséquences. Certains patients souffrent de dépression lourde et s’isolent de leur entourage. D’autres abusent de la chirurgie esthétique.

Mes vêtements m’étouffent, je sors pas de chez moi
Coeur de Pirate

"La dysmorphophobie est un symptôme phobique, donc à ranger plutôt du côté des névroses. Mais comme tout symptôme névrotique, selon son intensité et l'importance qu'il prend dans l'équilibre d'une personnalité, il peut prendre la forme d'un symptôme délirant", explique dans "L’Express" le psychanalyste Pascal Couder.

Des symptômes qu’on retrouve clairement dans le message posté par Cœur de Pirate. "Mes vêtements m’étouffent, je sors pas de chez moi", écrit-elle. Pour s’en prémunir, la jeune femme suggère aux internautes de ne pas abuser des réseaux sociaux, qui ont la faculté, selon à elle, d'alimenter sa névrose. 

"Je sais qu’Instagram c’est cool et j’ai l’air de montrer que ça va mais c’est souvent une énorme source de triggers (facteur de déclencheur – ndlr)", poursuit la chanteuse, "et ce surtout parce que je ne contrôle pas tout le temps ce qui m’est présenté."

"Donc, si vous êtes comme moi, c’est important de se déconnecter du média qui pose problème et de se ressourcer pour se préserver", conclut-elle. "Apprenez à identifier vos limites et prenez soin de vous."

Coeur de Pirate n’a pas tort. "Avant, les patients venaient à la clinique avec des photos de stars ou de mannequins auxquels ils voulaient ressembler", explique au site Femmes d’aujourd’hui le Docteur Tijon Esho, chirurgien esthétique à Newcastle, en Grande-Bretagne. "Mais avec l’arrivée des réseaux sociaux, de plus en plus de patients viennent avec des versions d’eux-mêmes avec filtre. Et c'est leur but à atteindre." Utilisateurs compulsifs de bistouris numériques, vous savez ce qu’il vous reste à faire… 


Jérôme VERMELIN

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