"Je contrôle mon propre corps" : Alyssa Milano révèle avoir avorté deux fois dans sa jeunesse

Publié le 21 août 2019 à 12h30

Source : JT 20h Semaine

ÉMOTION - Fervente défenseuse du droit des femmes à disposer de leur corps, l'actrice américaine Alyssa Milano, 46 ans, raconte dans son podcast "Sorry Not Sorry" être tombée enceinte deux fois en 1993 alors qu'elle prenait la pilule. "C'était mon choix et c'était absolument le bon pour moi", martèle-t-elle à propos de ses IVG.

Près d'une Américaine sur quatre aura recours à un avortement avant l'âge de 45 ans. C'est avec ce constat qu'Alyssa Milano ouvre l'épisode de son podcast "Sorry Not Sorry" publié lundi 20 août. L'actrice américaine, aujourd'hui âgée de 46 ans, y donne la parole à des femmes qui sont passées par cette étape difficile mais cruciale dans la défense de leurs droits à disposer de leurs corps, alors que les lois restreignant les conditions d'accès à l'avortement se multiplient aux Etats-Unis. 

Objectif ? Faire comprendre que les femmes ont besoin d'avoir ce droit de choisir quand leur corps est en jeu. Alors pour appuyer davantage son propos, la star de "Charmed" partage sa propre histoire. "Je ne peux pas demander à ces âmes courageuses de dire leur vérité sans dire la mienne, donc la voici", dit-elle. Sa vérité, c'est celle d'une jeune femme de 20 ans en pleine ascension à Hollywood qui se retrouve enceinte deux fois en quelques mois, même en ayant pris toutes les précautions nécessaires pour ne pas l'être.

Nous sommes en 1993. La jeune Alyssa Milano multiplie les tournages après le succès de la série "Madame est servie", qui s'est achevée l'année précédente après 8 saisons. Sur le plan personnel, elle est "amoureuse pour la première fois". "C'était énorme, bouleversant", se souvient-elle. "Je prenais la pilule parce que je savais que je n'étais pas prête à être mère (...). Ma carrière et ma vie étaient devant moi, je les vivais aussi pleinement que possible", raconte-t-elle. 

"Mais je suis quand même tombée enceinte, c'était dévastateur", témoigne celle qui, "élevée comme catholique a soudain été mise en contradiction avec sa foi". "Je savais que je n'étais pas équipée pour être mère à l'époque. Donc j'ai choisi d'avoir un avortement. J'ai choisi, c'était mon choix et c'était absolument le bon choix pour moi. Ce n'était pas un choix facile, ce n'était pas ce que je voulais mais c'était ce dont j'avais besoin, comme la plupart des soins médicaux", martèle-t-elle, insistant avec sa voix sur les déterminants possessifs.

Alyssa Milano s'érige contre "les codes moraux de quiconque qui l'auraient contrainte à une vie d'abstinence avant le mariage" et "un monde où les femmes ne seraient là que pour combler un plaisir sexuel réservé aux hommes". "Mon corps me 

donne du plaisir, me connecter sexuellement avec mon partenaire me donne du plaisir. Donc j'ai continué à profiter de ma sexualité avec l'homme que j'aimais", poursuit celle qui avait lancé une "grève du sexe" pour protester contre les lois anti-avortement.

On vous dit que la pilule contraceptive est efficace à 99% mais quelques mois plus tard, j'ai appris que j'étais encore enceinte
Alyssa Milano

Son poignant récit ne s'arrête pas là. "On vous dit que la pilule contraceptive est efficace à 99% mais quelques mois plus tard, j'ai appris que j'étais encore enceinte. J'avais fait ce que je pensais bon pour éviter une grossesse mais j'étais enceinte. Et encore une fois, j'ai pris la bonne décision", ajoute-t-elle. Une deuxième procédure qu'elle ne regrette pas et sur laquelle elle est revenue malgré elle. "Les attaques contre les corps des femmes ces dernières années m'ont forcée à réfléchir à ce que j'aurais perdu si je n'avais jamais eu mes avortements", dit-elle avant de dresser la liste de ses petits bonheurs quotidiens.

"Je n'aurais jamais eu mes enfants, mes magnifiques , parfaits, aimants, gentils et curieux enfants qui ont une mère qui était vraiment prête pour eux", reconnaît-elle en évoquant son fils Milo, 7 ans et sa fille Elizabeth, surnommée Bella, 4 ans. "Je n'aurais pas ma carrière, ni cette plateforme pour me battre contre l'oppression (...), ni mon mari David Bugliari", insiste-t-elle. Mais plus important encore, elle assure qu'elle n'aurait "jamais été libre d'être moi-même. Et c'est le coeur même de cette bataille : la liberté". "Les raisons de toutes les femmes qui ont avorté sont réelles, elles sont les nôtres. Et ce ne sont absolument pas vos p*** d'affaires", conclut-elle. Le message est passé.


Delphine DE FREITAS

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