"Je déplore l’exploitation de tout être humain" : le prince Andrew embarrassé par ses liens avec Jeffrey Epstein

Publié le 25 août 2019 à 14h10

Source : TF1 Info

MALAISE - Mis en cause par les enquêteurs américains et la presse britannique pour ses liens d'amitié avec l’homme d’affaires Jeffrey Epstein, le prince Andrew s’explique dans un communiqué publié ce samedi. Un exercice pour le moins périlleux.

Quelle était la nature de la relation entre le prince Andrew, deuxième fils de la Reine d’Angleterre Elizabeth II, et Jeffrey Epstein, le milliardaire américain qui s’est suicidé le 10 août dernier en prison alors qu’il s’apprêtait à être jugé dans une affaire de trafic de mineurs ? 

La veille du décès de Jeffrey Epstein, des éléments de l’enquête menée par les autorités américaines accusaient le frère du prince Charles d’avoir sollicité des "massages" de la part de jeunes filles, durant ses visites au milliardaire. Depuis, forcément la presse enquête.

Dans une enquête publiée jeudi 22 août par le magazine américain "The New Republic", l’écrivain Evgeny Morozov dévoilait le contenu d’un e-mail avec son agent littéraire, John Brockman, évoquant sa rencontre fortuite avec le prince Andrew, dans le manoir new-yorkais du milliardaire, en train de se faire masser les pieds par deux jeunes femmes russes. 

La veille, le tabloïd anglais "The Sun" révélait lui la déposition, devant les enquêteurs américains, de David Rodgers, le pilote du jet privé de Jeffrey Epstein, surnommé le "Lolita Express", à bord duquel le Duc D’Yorke aurait voyagé en 2001 vers les îles Vierges en compagnie du milliardaire et de Virginia Roberts, l’une de ses "esclaves sexuelles" présumées, âgée de 17 ans à l’époque. 

Dans sa déposition aux enquêteurs, cette dernière aurait déclaré avoir eu des relations intimes avec le prince à trois reprises reprises, entre 1999 et 2002. Deux autres jeunes femmes, Virginia Giuffre et Johanna Sjoberg, dénonceront des faits similaires.

À aucun moment pendant le temps limité que j'ai passé avec lui, je n'ai vu, été le témoin ou soupçonné aucun comportement du genre qui a par la suite conduit à son arrestation et à sa condamnation
Le prince Andrew, dans un communiqué publié samedi

Après un premier communiqué de Buckingham Palace, en début de semaine, le prince Andrew a choisi de s’exprimer ce samedi, à la première personne, désireux de "clarifier les faits pour éviter de nouvelles spéculations". "À aucun moment pendant le temps limité que j'ai passé avec lui, je n'ai vu, été le témoin ou soupçonné aucun comportement du genre qui a par la suite conduit à son arrestation et à sa condamnation", écrit-il.

Le plus jeune fils de la reine explique avoir rencontré Jeffrey Epstein en 1999 et l'avoir vu par la suite de "manière irrégulière et probablement pas plus d'une fois ou deux par an", indiquant également avoir séjourné dans "plusieurs de ses résidences", sans donner plus de précisions sur leur localité. Là encore, la presse britannique est là pour lui rafraîchir la mémoire. 

"The Sun" a ainsi déterré des cliché des deux hommes en décembre 2000 sur le domaine de Sandringham, dans le Norflolk, en Angleterre. En compagnie de Ghislaine Maxwell, la petite amie du milliardaire, on peut les voir participer à une partie de chasse, durant les fêtes de Noël. L'année précédente, le prince Andrew aurait également accueilli Jeffrey Epstein au château de Balmoral, en compagnie d'une mannequin d'une vingtaine d'années

Dans son communiqué, Andrew exprime également son "regret" d’avoir revu Jeffrey Epstein en 2010, alors qu’il venait de purger une peine de 18 mois de prison pour avoir recouru aux services de dizaines de prostituées mineurs, en Floride. Impossible, dès lors, d'ignorer les faits qui lui sont reprochés. 

Cette année-là, pourtant, le 6 décembre, le prince sera filmé à la sortie du manoir du milliardaire à New York, en compagnie d’une jeune fille brune, une séquence publiée le 17 août dernier sur le site du "Daily Mail". Ils seront également photographiés tous les deux en train de marcher dans les allées de Central Park.

"Son suicide laisse de nombreuses questions sans réponses", écrit encore le prince Andrew dans son communiqué exprimant sa "compassion tous ceux affectés par ses actions et son attitude". "C'est une période difficile pour toutes les personnes impliquées et je suis incapable de comprendre ou d'expliquer le style de vie de M. Epstein. Je déplore l’exploitation de tout être humain et ne tolérerais pas, ne participerais pas, ni n'encouragerais un tel comportement."


Jérôme VERMELIN

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