"J’ai appris la tendresse avec les enfants" : JoeyStarr se livre dans "Sept à Huit"

par Richard DUCLOS
Publié le 23 novembre 2020 à 11h33
"J’ai appris la tendresse avec les enfants" : JoeyStarr se livre dans "Sept à Huit"

RENCONTRE - JoeyStarr était l’invité du "Portrait de la semaine" de "Sept à Huit" ce dimanche. Le rappeur devenu aussi comédien s'est confié sur son amour pour la France, son enfance ou son rôle de père.

Début novembre, JoeyStarr apparaissait dans une vidéo aux côtés d’une vingtaine d’autres personnalités, récitant le poème "Liberté" de Paul Eluard, en hommage à Samuel Paty, ce professeur d’histoire-géographie assassiné et décapité pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet. Invité du Portrait de la semaine de Sept à Huit, réalisé par Audrey Crespo-Mara, la légende du rap revient ce dimanche sur TF1 sur ce drame : "On s’attaque à un prof, à quelqu’un qui transmet le savoir, on s’attaque à l’école, l’éducation, l’heure est grave quoi !" "Et puis dans la manière surtout, on s’attaque à un être humain", ajoute-t-il.

Dans un tel contexte, JoeyStarr, Didier Morville de son vrai nom, prône l’union : "On est Français, on devrait faire corps". Lui qui en 1990 chantait avec Kool Shen, deuxième moitié du groupe NTM, "quelle chance, quelle chance d’habiter la France" dans le morceau Le Monde de demain, n’a pas changé de discours trente ans plus tard. "On a quand même de la chance. Pas partout, on a quand même des zones franches en France, mais on peut vivre avec une petite dose d’optimisme."

Le parcours du rappeur de 53 ans, né en banlieue, devenu célèbre grâce à la musique, mais reconnu par la suite aussi en tant qu’acteur, capable de remplir Bercy des années après son dernier disque, ne saurait lui donner tort.  "Très jeune, je ne me projetais pas, je ne me projetais pas gagner ma vie, être heureux, faire des enfants qui ont le sourire, qui sont contents d’être là. On a quand même des opportunités dans ce pays, malheureusement tout le monde ne le sait pas" déclare-t-il.

"J'ai appris la tendresse avec les enfants"
JoeyStarr

Sa réussite, JoeyStarr la doit surtout à lui-même. "J’ai une enfance qui fait que je me suis construit tout seul et je continue à me construire tout seul", souligne-t-il, n’hésitant pas à se confier sur cette enfance auprès d’un père violent, qui l’a arraché à sa mère alors qu’il n’avait que cinq ans, et qui l’a élevé à coups de ceinturon et de gifles. "Mon père a reproduit ce qu’on lui a fait à lui. Je comprends mais je n’excuse pas", lâche-t-il.

S’il a pu lui-même reproduire la violence qu’il a connue auprès des femmes qu’il a aimées, sujet qu’il a d’ailleurs évoqué dans certaines chansons, pas question d’être avec ses enfants comme son père l’a été avec lui. "J’ai appris la tendresse avec les enfants", dit-il. Le côté bourru ne serait-il qu’une façade ? Pas tout à fait non plus : "La mauvaise humeur est mon dada, Omar Sharif c’est le tiercé, moi c’est ça. J’adore me plaindre, c’est peut-être mon côté féminin. La mauvaise foi est un muscle chez moi, je fonctionne comme ça."

JoeyStarr a trois fils, âgés de 15, 13 et 5 ans. Son ex-compagne Béatrice Dalle le qualifie de "papa poule", ce qu’il assume : "Oui je suis vigilant, et puis ils me le rendent bien", dit-il, décrivant ses fils comme "trois vrais gentils". "Les deux plus grands, ça ne les intéresse pas d’être comme leur père. Ça m’arrange", rigole-t-il. Sur son rapport avec eux, il poursuit :  "Contrairement à mon géniteur, moi je n’ai pas juste mis mon biscuit dans le ballon, il y a le service après-vente". 

En cette période de confinement, JoeyStarr  réfléchit au monde d’après : "Le monde d’après pour qu’il y ait vraiment une différence : il faut que nous accompagnions correctement nos enfants. Essayons de leur apprendre ce qu’est l’individualisme pour qu’ils n’y aillent pas, justement. La liberté, la vraie, et ainsi de suite. Il faut les accompagner les gars."


Richard DUCLOS

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