La Pologne refuse d'extrader Roman Polanski

par Amandine REBOURG
Publié le 30 octobre 2015 à 12h55
La Pologne refuse d'extrader Roman Polanski

JUSTICE - Un tribunal polonais se réunissait ce vendredi matin à Cracovie (sud) pour se prononcer sur l'extradition aux Etats-Unis de Roman Polanski. La suite d'un long imbroglio diplomatique et judiciaire. Le tribunal refuse l'extradition mais la cour d'appel pourra être saisie.

Roman Polanski sera-t-il extradé vers les Etats-Unis ? C'est à la justice polonaise de décider. Ce vendredi, à Cracovie, un tribunal a statué sur cette extradition, en l'absence du cinéaste qui ne s'est pas rendu au tribunal pour des raisons émotionnelles, a fait savoir son avocat, Me Jan Olszewski. La décision du tribunal de Cravovie vient de tomber : Roman Polanski, 82 ans, accusé de viol sur mineure ne sera finalement pas extradé. "Le tribunal a conclu à l'inadmissibilité d'extradition aux Etats-Unis du citoyen polonais et français Roman Polanski", a déclaré devant la presse le juge Dariusz Mazur.

Ce verdict n'est toutefois pas immédiatement applicable. Le parquet polonais qui représente la requête américaine pourra en saisir encore une cour d’appel. Selon la loi polonaise, c'est d'abord un tribunal qui statue sur une demande d'extradition. Un refus, confirmé après un éventuel appel d'une des partis devant une instance supérieure, clôt l'affaire. En cas d'approbation, également confirmée éventuellement devant une cour d’appel, la décision finale appartient au ministre de la Justice.

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Il s'agit d'un énième rebondissement dans cette affaire qui remonte à 1977. Roman Polanski, alors âgé de 43 ans, avait été poursuivi pour avoir violé Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. Après 42 jours de prison, puis sa libération sous caution, le cinéaste qui avait plaidé coupable de "rapports sexuels illégaux" avec une mineure s'était enfui des Etats-Unis avant l'annonce du verdict, craignant d'être lourdement condamné.

La ligne de défense des avocats polonais du cinéaste consiste à démontrer que la demande d'extradition formulée par la justice américaine, n'est pas fondée, compte tenu de l'accord passé à l'époque entre le cinéaste et cette même justice. Un accord qui avait débouché sur une peine déjà purgée par Roman Polanski ont fait savoir ses avocats.

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Le 25 février, lors de la première audience, le cinéaste franco-polonais, qui vit en France, avait fourni pendant neuf heures des explications, à huis clos. Les avocats du cinéaste avaient demandé d'inclure dans les actes du procès actuel, les dossiers du procès d'extradition en Suisse de 2009, comprenant des documents en anglais et en allemand.

Le 22 septembre dernier, en présence du cinéaste, ses avocats avaient présenté au tribunal de nouveaux documents, analyses d'experts et témoignages réunis lors des procès précédents aux Etats-Unis et en Suisse. "Je voulais savoir quels documents seront présentés et reconnus (valables) par le tribunal. Je suis content que presque tous aient été acceptés", avait déclaré M. Polanski aux journalistes, à la sortie du tribunal. 


Amandine REBOURG

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