Nathalie Koah, l'ex de Samuel Eto'o : "J'étais devenue la fille qui essaie de détruire un monument"

Publié le 23 février 2016 à 18h21
Nathalie Koah, l'ex de Samuel Eto'o : "J'étais devenue la fille qui essaie de détruire un monument"

INTERVIEW - Quelques jours après l'interdiction de son livre par la justice française pour "atteinte à l'intimité de la vie privée", Nathalie Koah, l'ex-girlfriend du footballeur camerounais Samuel Eto'o, confie à metronews son sentiment sur cette affaire.

Pourquoi avez-vous décidé d'écrire ce livre ?
Pour dire la vérité. Raconter ma vérité et ce qu'il s'est passé. Les médias ont inventé beaucoup de choses et raconté n'importe quoi. Je souffrais des versions fausses qui circulaient. C'est pour cette raison que j'ai fait ce livre.

Comment avez-vous vécu la décision de justice qui interdit la semaine dernière  sa publication ? 
Comme une seconde injustice, mais sans étonnement. J'estime que les juges ont fait leur travail avec les éléments qu'ils avaient sous la main. Je ne serais pas abattue de la décision finale. Le combat est déjà entamé. Au-delà de mon histoire, il y a un message de sensibilisation que je voulais faire passer. Il était important de montrer l'envers du décor du monde du football, de mettre en garde les sœurs du Cameroun, de Côte d'Ivoire que ce milieu n'est pas sans risque.

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Vous avez le sentiment que certains médias prenaient parti pour Samuel Eto'o à l'époque ?
Les médias prenaient parti pour lui. J'étais devenue la jeune fille qui essaye de détruire un monument. C'est simplement l'histoire d'une relation qui a viré au drame. Je pense que ça venait d'une manipulation de sa part, une volonté de me nuire.

"Cette histoire m'a façonné et je ne la regrette pas"

Vous parlez beaucoup de votre maman dans ce livre. À vous lire, on comprend que Samuel Eto'o avait une emprise sur elle et vos petits frères également ...
Il a ce côté charmeur qui fait qu'il se mettait ma famille dans la poche. Je ne disais pas la vérité sur ce que je vivais dans le fond. Je regrette de ne pas en avoir parlé à l'époque, d'ailleurs. Mon entourage m'aurait conseillé d'arrêter cette relation... Mais cette histoire m'a façonné et je ne la regrette pas.

Qui est ce "Qui tu sais" dont vous parlez dans le livre et que vous remerciez chaleureusement ?
Un homme qui a été spectateur de tout cela, toute cette histoire. Il a vu les médias me traquer. Des personnes de bonne moralité ont qu'il était anormal de me traquer ainsi. Elles m'ont tendu la main. Il fallait que je me batte. Je n'ai pas voulu donner son nom, pour ne pas le mêler à cela.

Quand on lit votre livre, on a l'impression que c'est votre revanche à vous... 
Je ne veux pas que mon livre soit pris comme une revanche. Il éclabousse des gens mais je n'ai pensé qu'à moi, lorsque je l'ai écrit. Je suis obligée de citer Samuel Eto'o, car c'est le protagoniste, mais si les photos n'avaient pas été publiées, je n'aurais pas fait ce livre.

"Les séquelles sont là. Les blessures ne se referment pas"

Comment vivez-vous le déchaînement à votre encontre sur Internet et dans certains médias ? 
J'ai un réel détachement par rapport à tout ça. Cela m'aurait détruite s'ils avaient raison. Cela va dans tous les sens, c'est du pur fanatisme. Cela ne me surprend pas, il a beaucoup de fans qui lui trouvent des circonstances atténuantes. Cela reste des menaces verbales. Je préfère subir tout cela plutôt que de me taire. Ce que je vis aujourd'hui n'a rien à voir avec ce que j'ai vécu il y a quelque temps. 

Comment se reconstruit-on après une affaire aussi sordide ? 
C'est difficile de se reconstruire après ce genre d'histoire. Les séquelles sont là. Les blessures ne se referment pas. Le deuil de tout cela ne se fait pas car on me ressasse sans arrêt ces photos. On vous remet sans cesse face à la réalité. En tant que femme, cette reconstruction est lente et difficile. Les gens qui vous entourent doivent comprendre que le traumatisme est énorme. J'ai été trahie et il faut que le sentiment de culpabilité s'en aille. Ce n'est pas évident. Je m'appuie sur la force des miens. J'ai besoin d'eux en permanence, de mon homme. Pour surmonter tout cela, je m'appuie sur des personnes positives, ma famille.

Comment votre nouveau compagnon vit-il tout cela ? 
C'est un soutien très important. Il essaye de m'aider. Il tient à m'accompagner dans ce combat. Il se dit que ce sera une thérapie pour moi. Il ne voulait pas que je déballe tout cela, mais je devais reprendre ma vie sociale en main


La rédaction de TF1info

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