Johnny Hallyday était-il résident français ou américain ? Laeticia, David et Laura seront fixés le 28 mai

Publié le 29 mars 2019 à 17h14

Source : Sujet JT LCI

DÉCRYPTAGE - Johnny Hallyday était-il réellement résident américain ? C'est ce point clé que le tribunal de Nanterre a examiné ce vendredi afin d'établir la compétence, ou non, de la justice française dans l'affaire du testament du rockeur. Sa décision, qui sera rendue le 28 mai, pourrait être lourde de conséquences pour sa veuve Laeticia. Explications.

C’est une affaire qui déchaîne les passions depuis plus d’un an. Ce vendredi, dans l'affaire du testament controversé de Johnny Hallyday le tribunal de Nanterre était appelé à se prononcer sur sa propre compétence, en étudiant la résidence réelle du rockeur. En rédigeant ses dernières volontés en Californie, ce dernier a pu exclure ses enfants aînés David Hallyday et Laura Smet de sa succession. Mais en avait-il le droit ?

Selon le règlement européen du 4 juillet 2012, il appartient au juge de "procéder à une évaluation d'ensemble des circonstances de la vie du défunt au cours des années précédant son décès et au moment de son décès", rappelle le TGI dans un communiqué. "La résidence habituelle ainsi déterminée devrait révéler un lien étroit et stable avec l'Etat concerné", souligne-t-il. 

Ce vendredi, le tribunal a étudié les points suivants. 

>> Sa volonté de mourir en France, le pays où il a construit sa carrière et passé la majorité de sa vie

"Johnny Hallyday ne comptait pas mourir en France", a assuré Me Arnaud Albou, l'un des avocats de Laeticia. Il a fait le choix de suivre un nouveau traitement en France mais il n'avait qu'une envie: rentrer aux États-Unis. Et jamais, il n'a demandé d'hommage national."

>> Ni Johnny, ni sa veuve Laeticia, détenteurs d’une carte verte, n’ont jamais demandé la nationalité américaine

"Il voulait obtenir la nationalité américaine. C'était l'un de ses vœux les plus chers", a expliqué Me Albou, précisant que le rockeur devait légalement attendre 2019, soit 5 ans après avoir obtenu sa carte verte. De son côté Me Emmanuel Ravannas, l'un des avocats de Laura, a fait observer qu'"il n'y a que des Français dans ce dossier." 

>> Bien que scolarisées aux Etats-Unis, leurs filles Jade et Joy, sont élevées comme des enfants françaises

 "Si Johnny se considérait comme Américain, il choisit un lycée français pour ses filles et non une école américaine, a fait remarquer Isabelle Fleuret, avocate spécialiste des successions qui plaide pour Laura et David. D'après elle, Jade et Joy suivent le programme scolaire en français et peuvent ainsi faire appel à des précepteurs quand ils sont en France.

>> La majorité des revenus de Johnny  découlaient de ses activités en France

Me Ravannas a fait remarquer que la carrière de Johnny s'était construite essentiellement dans l'Hexagone.  "90 % de ses disques vendus en France. Ce qui ne veut pas dire que les 10 % restants se vendent aux États-Unis", a-t-il souligné.

>> Si sa résidence principale était à Los Angeles, il séjournait régulièrement en France à Marnes-la-Coquette et sur l’île de Saint-Barthélemy

"En 2015, il a passé 188 jours aux États-Unis contre 158 en France", a expliqué Me Albou, tableau à l'appui. "Et en 2016, 195 jours aux États-Unis contre 168 en France."

A terme, l’objectif de David et Laura est clair : faire annuler le testament américain et soumettre la succession de leur père au droit français qui prévoit qu’un quart du patrimoine revienne à sa veuve, le reste devant être réparti à parts égales entre ses quatre enfants. Le tribunal de Nanterre a mis sa décision en délibéré au 28 mai prochain. S’il se déclare incompétent, les avocats des aînés pourraient entamer une nouvelle procédure, aux Etats-Unis cette fois.

Dans le cas contraire, Laeticia Hallyday a tout à perdre… Et la veuve de Johnny n’est sans doute pas rassurée par les dernières décisions de la justice française. Depuis la mort de son mari, celle-ci a en effet gelé une partie des royalties de ses ventes de disques. Ces derniers mois, la jeune femme a également tenté de transférer une partie des biens de son mari – ses Harley Davidson, ses voitures de luxe mais aussi ses royalties - vers le trust chargé de sa succession. En vain.

La veuve de Johnny a d'ailleurs enregistré la démission l’été dernier de Bank America, initialement à la tête du "JP Trust". Désormais en charge de ce "coffre-fort", vers lequel le transfert des biens serait irrévocable, la société San Pasquel s’est, elle, vue opposer une fin de non revoir par un tribunal de Los Angeles, le 19 mars dernier. Ce dernier a repoussé sa décision au 30 avril… dans l’attente de la décision du tribunal de Nanterre. Il pourrait de nouveau la repousser puisque le tribunal de Nanterre ne se prononcer que le 28 mai.


Jérôme VERMELIN

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