JUSTICE - Alors que le parquet de Paris a décidé de classer sans suite la plainte pour viol contre le réalisateur, l'actrice qui l'accuse a décidé de déposer une nouvelle plainte. Au même moment, on apprend qu'une autre enquête va être ouverte après le témoignage d'une autre comédienne, qui a écrit au procureur de Paris pour raconter son agression sexuelle en 2002.
Affaire classée, mais pour autant, pas définitivement enterrée. Après 9 mois d'enquête, on a appris lundi que le parquet de Paris avait décidé de ne pas donner suite à la plainte pour viols de la comédienne belgo-néerlandaise Sand Van Roy à l'encontre de Luc Besson. Les faits se seraient notamment déroulés le 17 mai 2018, dans une suite du Bristol, un palace du VIIIe arrondissement de Paris.
Une première victoire pour le réalisateur, muré dans le silence depuis la divulgation des faits. "Monsieur Luc Besson a pris acte avec satisfaction de la décision du Procureur de la République de classer sans suite les accusations portées par Mme Sand Van Roy, qu’il a toujours formellement démenties", a ainsi sobrement réagi son avocat Thierry Marembert dans un communiqué.
Du côté de l'actrice, en revanche, c'est la douche froide. Ma cliente est "évidemment un peu écœurée", a confié Me Szpiner sur le plateau de BFMTV. Mais pour autant, Sand Van Roy ne "lâchera pas l'affaire", elle est "combative", a-t-il précisé. "Vous avez une femme qui a dit sa vérité, je crois à sa vérité et je pense que sa vérité doit être étudiée, reconnue, et ensuite que la justice fera son travail".
Le Parquet ne saurait se substituer au Juge dans l’appréciation de la valeur des charges . Bien entendu une plainte avec constitution de partie civile sera déposée dans les prochains jours #Besson — Francis Szpiner (@fszpiner) 25 février 2019
En se sens, Me Szpiner a annoncé qu'une nouvelle plainte, avec constitution de partie civile cette fois, allait être déposée ces prochains jours. Elle permettra la reprise des investigations, mais cette fois menées par un juge d'instruction, et non plus le parquet.
"Ce n'est que le début"
L'actrice a quant à elle multiplié les messages sur les réseaux sociaux pour faire part de son indignation. Elle a également pointé du doigt les médias qui la désignent comme l'ancienne compagne du réalisateur : "La pire des insultes c’est de m’appeler son ex-petite amie. Je préfère qu’on me traite de prostituée", a-t-elle déclaré sur Twitter. Elle a également précisé n'avoir jamais accusé le réalisateur de l'avoir droguée.
As long as I am alive I will fight him and the people protecting him #metoo — Sand Van Roy (@SandVanRoy) 25 février 2019
pic.twitter.com/GMIyDZnz7K — Sand Van Roy (@SandVanRoy) 25 février 2019
Ce n’est que le début — Sand Van Roy (@SandVanRoy) 25 février 2019
Et dans son combat, l'actrice n'est pas seule : on a appris lundi que le Parquet, s'il a classé sa plainte sans suite, a en revanche ouvert une autre enquête portant sur les accusations d'une certaine Mona*, qui dans une lettre adressée au procureur de la République de Paris, raconte avoir été sexuellement agressée par le réalisateur en 2002, alors qu'elle auditionnait pour un rôle dans "Fanfan La Tulipe".
Dans son courrier, auquel Mediapart a eu accès, l'actrice, qui vit aux Etats-Unis, raconte avoir dû "s’échapper à genoux" après que Luc Besson s’est "brusquement jeté sur elle lors d’un rendez-vous professionnel". Si les faits sont prescrits, et si l'actrice n'a pas porté plainte, elle explique avoir voulu apporter son témoignage pour appuyer les accusations de Sand Van Roy.
Au total, ce sont 9 femmes qui dénoncent le comportement du réalisateur, les accusations allant de gestes déplacés au viol.
*prénom modifié