INTERVIEW – Après avoir brisé un tabou avec le film "Les Chatouilles", récompensé aux César, Andréa Bescond est la marraine d’une grande consultation nationale sur la maltraitance des enfants, organisée sur la plateforme Make.org. Elle s’est confiée auprès de LCI.fr.
D’un drame personnel, Andréa Bescond a tiré une histoire universelle. En 2014, la comédienne et danseuse créait avec son compagnon Eric Métayer une pièce intitulée Les Chatouilles ou la danse de la colère, inspirée par les violences sexuelles dont elle a été victime durant l’enfance. Primé aux Molières, le couple en signe l’adaptation au cinéma en 2018. Le film remporte deux César et brise le tabou des violences faites aux enfants, notamment dans le cercle familial.
"En faisant la promo du film, je sentais une réticence médiatique à l’idée de ces chiffres absolument alarmants que sont 165.000 enfants violés chaque année en France, ou encore un enfant sur cinq victime d’agression sexuelle d’après les chiffres du Conseil d’Europe", explique Andréa Bescond à LCI.fr dans l'interview ci-dessus.
Ce qui est important, c’est de recevoir la parole de l’enfant, rentrer en complicité avec lui et générer une relation basée sur la bienveillance pour ensuite réagir à ses propos
Andréa Bescond
"Aujourd’hui, je ressens une vraie évolution de la société civile et médiatique et une implication politique même si, pour moi, ça ne va jamais assez vite", poursuit celle qui a acceptée d’être la marraine de la grande consultation nationale organisée sur la plateforme Make.org avec le soutien du gouvernement.
L’objectif ? Recueillir les idées des citoyens pour enfin prendre ce fléau à bras le corps, sous l’égide d’Adrien Taquet, le secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance. "Les chiffres, on les connait, maintenant il faut agir !" insiste Andréa Bescond qui en parallèle publie Et si on se parlait ? (Harper Collins).
Une collection de trois petits livres destinée à faciliter le dialogue entre parents et enfants sur ces questions sensibles, illustrés avec tendresse et humour par l’illustrateur Mathieu Tucker. "Ce qui est important, c’est de recevoir la parole de l’enfant, rentrer en complicité avec lui et générer une relation basée sur la bienveillance pour ensuite réagir à ses propos".