Ariège : 250 brebis chutent d'une falaise, éleveurs et élus locaux demandent des abattages d'ours

Publié le 28 juin 2019 à 15h23, mis à jour le 28 juin 2019 à 15h32

Source : JT 13h Semaine

HÉCATOMBE - Des élus et éleveurs ariégeois ont réclamé jeudi que l'Etat autorise des prélèvements d'ours après la mort de 250 brebis tombées d'une crête dans le massif de l'Aston.

Une hécatombe qui exacerbe un ras-le-bol bien ancré dans la région. Des élus et éleveurs de l'Ariège ont réclamé jeudi que l'Etat retire des ours après la mort de plus de 250 brebis tombées d'une crête dans le massif de l'Aston du fait, selon la préfecture, de la présence d'un ours. Attendues, les conclusions de l'expertise réalisée sur place permettent "d'imputer à l'ours" ce dérochement, survenu dans la nuit de mardi depuis l'estive de Sénard, a confirmé la préfecture de l'Ariège dans un communiqué. 

 "L'Ariège, cet été, dégueule d'ours (...) on sent l'imminence d'un drame, qui pourrait concerner un randonneur croisant une ourse avec ses petits, ou un éleveur au bout du rouleau", a déclaré Philippe Lacube, président de la Chambre d'agriculture. Le front d'institutions mobilisées ne voit qu'une solution pour l'heure :  "le retrait graduel d'ours, pour soulager la pression", a-t-il affirmé. "Mais il faut faire vite sinon cela va mal finir".

"Des moyens supplémentaires d'urgence"

La préfète, Chantal Mauchet, qui s'est rendue sur l'estive, a indiqué qu'une "procédure d'indemnisation rapide sera mise en place pour les deux éleveurs concernés" par le dérochement, l'un d'entre eux ayant déjà été victime d'une telle perte de bêtes il y a 14 ans. Elle a par ailleurs précisé avoir contacté "les ministères concernés et le préfet de région" pour "déployer des moyens supplémentaires d'urgence" face aux prédations. 

Alain Duran, sénateur socialiste de l'Ariège, a pour sa part annoncé le dépôt imminent d'une question écrite adressée aux ministres de la Transition écologique et de l'Agriculture, pour demander ce prélèvement d'ours dont la population atteint au moins une quarantaine de spécimen dans tout le massif pyrénéen. "Si l'État n'inverse pas la tendance très vite, le pastoralisme est mort - et demain, ce sera le tourisme", a fait écho Alain Servat, président de la Fédération pastorale de l'Ariège. 

Motion unanime de 26 élus

Maire de Seix, une des communes locales ayant pris des arrêtés interdisant la divagation des ours sur leur territoire, Christine Tequi a souligné qu'elle ne le retirerait pas, en dépit d'une demande en ce sens de la préfecture, "quitte à aller au tribunal administratif". La mésaventure mi-juin d'un randonneur affirmant avoir été chargé par un ours en Ariège, et un cas de prédation près d'habitations, avaient déjà suscité un sursaut de mobilisation, malgré une première réaction de la préfète, qui avait assuré de mesures de soutien au pastoralisme. 

Dans une motion unanime, les 26 conseillers départementaux ariégeois ont demandé lundi à l'Etat des "mesures efficaces et crédibles" pour assurer la sécurité humaine face aux ours. Après la réintroduction en 2018 de deux femelles slovènes, le gouvernement a exclu début juin de nouvelle arrivées, et annoncé d'autres mesures, dont "l'effarouchement" des plantigrades.  Mais son plan est jugé insuffisant par les éleveurs, tandis qu'il suscite la colère des associations pro-ours. 


La rédaction de TF1info

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