Baisse des émissions de CO2 en UE : que disent les chiffres

par Matthieu JUBLIN
Publié le 9 mai 2019 à 18h18
Baisse des émissions de CO2 en UE : que disent les chiffres

CLIMAT - Après avoir augmenté en 2017, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont diminué de 2,5% en UE en 2018 selon Eurostat. La France, avec -3,5%, fait mieux que la moyenne et passe derrière la Pologne.

Après trois ans de quasi stagnation et une année de hausse, les émissions de CO2 de l'Union européenne ont fini par baisser de 2,5% en 2018, a annoncé mercredi l'Office de statistiques Eurostat. Issues de la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz), ces émissions de CO2 représentent 80% des gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement de la planète. Cette baisse moyenne à l'échelle européenne cache, comme chaque année, des situations très contrastées, comme le montre le graphique d'Eurostat ci-dessous. 

La Pologne passe devant la France

Les émissions de CO2 ont diminué dans 20 des 28 Etats membres. Les plus fortes baisses ont été constatées au Portugal (- 9% par raport à 2017), en Bulgarie (-8,1%), en Irlande (- 6,8%) et en Allemagne (- 5,4%). La France connaît pour sa part une baisse de -3,5%. Les émissions de CO2 ont en revanche continué à progresser en Pologne (+3,5%), en Slovaquie (+2,4%), en Lettonie (+8,5%), en Estonie (+4,5%), en Lituanie (+0,6%, à Malte (+6,7%), au Luxembourg (+3,7%), et rebondi en Finlande (+1,9%), indique Eurostat.

L'Allemagne reste de loin le plus gros émetteur de CO2 en UE, en contribuant pour 22% aux émissions européennes en 2018. Viennent ensuite le Royaume-Uni (11,4%) et la Pologne (10%), qui passe devant la France (10%). Rapporté au nombre d'habitants, le classement n'est évidemment plus le même, et ce sont les Luxembourgeois qui, de loi, émettent le plus de CO2 par habitant.

Croissance, prix du pétrole, conditions climatiques : de nombreux facteurs

Comme le précise Eurostat, la baisse ou la hausse des émissions de CO2 dépend de plusieurs facteurs : le développement d'énergies renouvelables, mais aussi le prix du pétrole, la croissance économique ou les conditions climatiques. Par exemple, dans les pays qui possèdent beaucoup de barrages hydroélectriques, de fortes précipitations permettent d'augmenter la production d'électricité, et de se passer de modes de production qui émettent du CO2, comme les centrales à charbon ou à gaz.

Les émissions de CO2 issu de la fabrication des produits importés hors-UE n'est pas comptabilisé

Ce décompte du CO2 émis n'inclut pas les émissions causés par la production des produits importés en UE. En revanche, il inclut les émissions issus des produits exportés. Par exemple, les émissions de CO2 générées par la fabrication en Asie des vêtements destinés au marché européen n'est pas comptabilisé, mais les émissions générées par la création d'une voiture destinée au marché asiatique est incluse. Ainsi, comme l'explique Jean-Marc Vittori dans Les Échos, les bonnes performances de la France en matières d'émissions de gaz à effet de serre sont aussi dues au recul de son industrie. En bref, "la France est plus propre car elle fait fabriquer ailleurs le plus sale", écrit-il.


Matthieu JUBLIN

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