COP25 à Madrid : deux semaines de discussions pour un échec cuisant

Publié le 13 décembre 2019 à 21h20
COP25 à Madrid : deux semaines de discussions pour un échec cuisant
Source : CRISTINA QUICLER / AFP

UNE COP POUR RIEN ? - Le bilan de ces deux semaines de discussions à la COP25 est plus que médiocre. Aucune avancée notable sur le climat n'est à constater et le marché carbone, sujet central du sommet, n'est toujours pas résolu.

Pour le "temps de l’action", slogan officiel du sommet, il faudra sans doute patienter jusqu’à l’année prochaine. Un cruel manque d’ambition dans les discussions a été décrié par tous les acteurs - ou presque. De fait, de ces deux semaines de discussions à Madrid, il ne ressort quasiment rien. 

Le point phare du sommet portant sur les échanges du marché carbone n’a ainsi pas trouvé d’issue. Et cela à cause de la frilosité de certains pays, la Chine, le Japon, le Canada, ou encore le Brésil. Déjà prévu l'an passé à la COP de Katowice mais n'ayant pas abouti, le sujet était considéré comme celui sur lequel il fallait avancer coûte que coûte à Madrid. Mais l'ambiance n'a pas été au beau fixe, les Etats se scindant même en deux camps : ceux qui voulaient progresser sur ce dossier et les autres, qui ont accusé les premiers de moralisateurs. 

Conformément à l’article 6 de l’accord de Paris, les Etats étaient censés régler la mise en place de deux mécanismes : l’un étant un échange bilatéral entre les Etats, l’autre leur permettant de réduire les émissions par un système de compensation de crédits carbone (les pays pollueurs "compenseraient" leur bilan carbone en finançant des projets de développement durable par exemple).  

Frustration et colère du côté de la société civile

Lors de la prochaine COP à Glasgow, les Etats vont devoir rehausser leurs engagements fixés en 2015. Pour l’heure, 80 pays seulement se sont engagés à présenter des plans climat plus ambitieux d’ici la fin de l’année prochaine. Mais ces derniers se heurtent à la mauvaise volonté de certains pays émergents, tels que la Chine, l'Inde ou le Brésil, qui ont clairement affiché durant le sommet leur refus de revoir à la hausse leurs ambitions dans le courant de l'année.

Du côté de la société civile, frustration et colère sont de rigueur. "Nous avons encore des pays comme l’Australie, le Brésil et l’Arabie Saoudite qui viennent ici pour (…) ruiner l’Accord de Paris", a accusé la directrice de Greenpeace Jennifer Morgan. Les organisateurs du "sommet social pour le climat", une sorte de contre-COP qui s’est déroulée cette semaine dans la capitale espagnole, se sont indignés par voie de communiqué : "La COP25 n’a servi qu’à laver l’image des entreprises polluantes". Une réunion qui, selon eux, "réduira probablement l’ambition de l’Accord de Paris, retardant encore le délai de présentation des nouveaux engagements" des pays prévu d’ici un an. 

Quelques timides avancées sont toutefois à noter. Comme le fait que 73 pays, 398 villes et 786 entreprises se sont engagées à la neutralité carbone en 2050, tout comme l’Union européenne l’a fait cette semaine. 

Reste que le texte final du sommet, censé être adopté ce vendredi ou bien dans les prochains jours, pourrait simplement appeler les Etats à présenter de nouveaux engagements l’année prochaine à Glasgow. Et n’appeler à aucun effort supplémentaire pour les 196 signataires de l’Accord de 2015. 


Caroline QUEVRAIN

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