De La Hague à Bure en passant par Bugey : le long et sinueux parcours des futurs déchets nucléaires de Fessenheim

Publié le 29 juin 2020 à 18h10, mis à jour le 29 juin 2020 à 18h17

Source : TF1 Info

ENFOUISSEMENT - Avec la procédure d'arrêt du second réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim, qui a débuté à 16H30 ce 29 juin, vient la question du traitement des déchets nucléaires.

L’avenir des déchets nucléaires est l’une des questions épineuses du démantèlement de la centrale de Fessenheim, entré dans une nouvelle phase avec l'arrêt du second réacteur, le 29 juin. Et pour cause : la fermeture du site, après quarante-trois ans de service, devrait générer 380.000 tonnes de déchets. 

L’élimination des substances dangereuses comporte deux phases : l’une débute après l’arrêt des deux réacteurs cette année. C’est la phase de pré-démantèlement, qui s'étendra sur cinq années. L’autre avec le début du démantèlement en 2025. À cette date, 99,9 % de la radioactivité est censée avoir été évacuée du site, selon EDF. 

Évacuation du combustible avant 2025

Lors de la première phase, le combustible nucléaire est évacué et les parties non-nucléaires, la salle des machines par exemple, sont démontées. Le plus gros de l’opération concerne l'évacuation des assemblages combustibles usés dès cette année vers le centre de retraitement de la Hague. Ce sont les déchets de moyenne activité à vie longue, les plus dangereux, qui représentent 200 tonnes sur l'ensemble des déchets présents sur le site. Il s'agit concrètement des éléments contenus dans la cuve des réacteurs ainsi que les déchets d’exploitation des grappes de commande (outils de pilotage du réacteur). L'objectif d'EDF est qu’il n’y ait plus de combustibles sur le site de Fessenheim à l’été 2023. 

Traitement des déchets après 2025

Ensuite, vient la phase de démantèlement longue de 15 ans, où l’ensemble des équipements en contact avec les substances radioactives sont démontés, et les déchets, nettoyés et traités selon leur nature. 94 % des 380.000 tonnes de déchets sont conventionnels, c’est-à-dire non radioactifs : ce sont le béton et les métaux. Ils doivent être revalorisés, selon EDF, sous forme de remblayage pour le béton et de recyclage pour l’acier.

Stockage dans l'Aube

Les déchets radioactifs, eux, représentent donc 6% de l'ensemble des matériaux et sont triés, traités et conditionnés avant d’être transportés vers des centres d’entreposage. Deux centres de stockage de l’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), situés dans l’Aube, doivent les recevoir.

Le Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires) accueillera les déchets de très faible activité (12.000 tonnes, soit 4 %) : il s’agit des déchets induits et des déchets technologiques, des bétons issus de l’assainissement des structures, des tuyauteries, câbles ou matériels électriques. Le Centre de stockage de l’Aube (CSA), stockera, lui, les déchets de faible ou moyenne activité à vie courte (6.200 tonnes, soit 2 %) : il s’agit des générateurs de vapeur usés, des couvercles de cuve, ou des puits de cuve.

Enfin, les déchets à moyenne activité vie longue (les plus dangereux), seront quand à eux envoyés dans un premier temps à La Hague. Après "une durée de décroissance radioactive de l'ordre de 10 ans, ils seront envoyés à l'Iceda", à Bugey, pour conditionnement et entreposage. Puis sur le site Cigeo de Bure, où ils doivent être enfouis à 500 mètres sous une couche d'argile. Mais ni l'Iceda, ni le Cigeo, ne sont encore en service.


Caroline QUEVRAIN

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