Favorisés par la chaleur, les incendies se poursuivent en Sibérie

Publié le 11 juillet 2020 à 15h00
Vue aérienne d'une parcelle de forêt brûlée au sein du  kraï de Krasnoïarsk, en août 2019 (illustration).
Vue aérienne d'une parcelle de forêt brûlée au sein du kraï de Krasnoïarsk, en août 2019 (illustration). - Source : Ekaterina ANISIMOVA / AFP

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE - En parallèle de températures estivales anormalement élevées, de nombreux incendies continuent de ravager la Sibérie, région de Russie déjà lourdement touchée l'été dernier.

Après avoir connu des températures "exceptionnellement élevées" en juin, la Sibérie continue d’être ravagée par les incendies. Ce samedi, le Service aérien de protection des forêts russe a dénombré des interventions concernant 136 foyers, répartis sur 43.000 hectares. Les feux touchent notamment la Yakoutie, où l’état d’urgence a été déclaré le 2 juillet. 

Depuis quelques semaines, le nombre et l’intensité des incendies ont augmenté dans le nord-est de cette région de Russie, souligne le service européen Copernicus sur le changement climatique. Deux facteurs sont notamment en cause : la faible humidité au sol, et une chaleur anormale dans certaines zones. “D'un côté il y a une explication météorologique, à savoir un anticyclone qui stagne au dessus de cette zone, maintient l’air chaud sur place et empêche l’air froid de venir réguler les températures", nous expliquait en juin le climatologue Jean Jouzel à propos du record de chaleur - 38°C - enregistré le 20 juin dans la ville de Verkhoïansk, à 4.600 km de Moscou.  “De l’autre côté, il y a le réchauffement climatique, deux à trois fois plus rapide en Arctique qu’ailleurs sur la planète”, ajoutait-il.  

333.000 hectares touchés

Selon Copernicus, ces sinistres ont engendré l’émission de 59 mégatonnes de CO2 dans l’atmosphère, un record pour le mois de juin depuis 2003, date de début des mesures. Les services russes indiquent user d’explosifs pour contenir les flammes. Autre méthode employée : l’ensemencement des nuages pour déclencher la pluie. Mais étant donné l’étendue du territoire, la gestion de foyers distants est jugée trop coûteuse. Actuellement, ils comptent donc 333.000 hectares en proie aux flammes, sur lesquels les pompiers n’interviennent plus. 

Ce chiffre est toutefois en baisse : il s’élevait à deux millions d’hectares il y a encore une semaine. L’antenne de Greenpeace en Russie totalisait, le 9 juillet, 4,6 millions d’hectares brûlés depuis le début de l’année en Russie. L’ONG dénonce un manque de moyens accordés au service en charge de l'entretien des forêts, qui ne peut assurer une prévention adéquate des incendies.

L’an dernier, entre juin et août, plusieurs millions d'hectares de forêts avaient été ravagés en Sibérie. 

2019 était, après 2016, la deuxième année la plus chaude à l’échelle mondiale.  


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info