La pollution, face cachée des feux d’artifice

Publié le 1 janvier 2020 à 12h37
La pollution, face cachée des feux d’artifice
Source : MARTIN BUREAU / AFP

PARTICULES FINES - Si le feu d'artifice est pour certains un passage obligé du réveillon, il pose néanmoins des questions en termes de coût environnemental. En cause notamment, les substances toxiques dégagées lors de la combustion de sa poudre noire.

Au soir du 31 décembre, il est de tradition qu’un feu d’artifice célèbre le passage à la nouvelle année. Si le spectacle en met plein la vue, il a tout de même un coût écologique. En explosant, le feu d’artifice libère des millions de particules fines dans l’atmosphère mais produit aussi du gaz et des débris contaminant l’environnement. Pour ne citer qu’un exemple, le propergol, un agent de propulsion, se retrouve alors dans les sols et les cours d’eau. Il en va de la qualité des plans d’eau, qui est mise à mal lorsque des feux d’artifice interviennent régulièrement à proximité.

Atmo Bourgogne Franche-Comté explique que "la toxicité des émissions pyrotechniques dépend de la quantité de poudre utilisée, de la nature des polluants (oxydants, métaux), de la méthode et hauteur de lancement et enfin de la météo". Bref, un faisceau d’éléments impactant le niveau de concentration des particules dans l’air. 

La combustion de la poudre noire, un impact considérable

Selon Atmo, plusieurs types de substances toxiques se dégagent d’une pareille explosion, comme l’hydrogène sulfuré, le méthane, le dioxyde de soufre… La matière première du feu d’artifice, la poudre noire, est composée d’un composé oxydant (nitrate, chlorate ou perchlorate) libérant de l’oxygène et d’un composé réducteur (soufre et carbone) servant lui de combustible. Et la combustion de cette poudre dégage une quantité importante de CO2. 

Concrètement, un feu comme celui du 14 juillet, utilisant 30 tonnes de poudres, équivaut en termes de concentration de dioxyde de carbone dans l’air à un trajet de 67 000 km en voiture essence, constate Futura Sciences. Dans le détail, les couleurs du feu d'artifice sont produites grâce à des particules fines métalliques : c’est du cuivre qui est à l’origine de la couleur bleue, par exemple, ou du baryum, substance radioactive, pour la couleur verte ou blanche.

Une hausse de la concentration de particules fines

De son côté, Air Parif, chargé d’évaluer la qualité de l’air à Paris, relève un indice de pollution moyen en ce premier jour de l’année, soit de 68 sur 100 (100 étant une pollution très élevée) dû aux particules PM10. Difficile pourtant d’établir un lien direct avec le feu d’artifice tiré aux abords de l’arc de Triomphe au soir du 31 décembre. En effet, un pic de pollution est constaté dans la capitale depuis quelques jours déjà. 

Ceci étant, Air Parif avait pu constater en 2012 une hausse de plus de 3 000 % de concentration de particules fines à la station de mesure, proche du feu. Un constat qui dépasse les frontières, puisqu’aux Etats-Unis, selon une enquête parue dans la revue Atmospheric Environment, le niveau de particules fines avait augmenté de 42 % dans les heures suivant l’explosion d’un feu d’artifice du 4 juillet, jour de fête nationale.

Vers des modèles plus "éco-responsables"

Pour pallier la pollution engendrée, certains artifices se mettent à produire une nouvelle génération "éco-responsable" de fusées. Aujourd'hui, il est possible de remplacer les perchlorates, des produits chimiques nocifs aussi bien pour la santé que pour l'environnement, par des gaz comme le tétrazole ou le bistrétrazole. Pour limiter l'impact sonore de l'explosion, de l'air comprimé est désormais utilisé pour propulser les engins pyrotechniques. Plus remarquable encore, un laboratoire américain a réussi à développer un modèle ne libérant quasiment aucune fumée lors de son explosion. 


La rédaction de TF1info

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