PESTICIDES - Trente-six produits à base de glyphosate vont être retirés du marché et ne pourront plus être utilisés en 2021, a annoncé ce lundi l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Les défenseurs de l'environnement ont salué l'initiative. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a annoncé ce lundi le retrait du marché français de 36 produits à base de glyphosate fin 2020. Le gouvernement a pour objectif de sortir de l'essentiel des usages du glyphosate au 1er janvier 2021, et de tous les usages au 1er janvier 2023.
Dans cette optique, il a donc demandé à l'Anses de procéder au retrait des autorisations de mise sur le marché des produits contenant du glyphosate, dès lors que des alternatives existent.
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Ainsi, sur les 69 produits à base de glyphosate disponibles, 36 "vont être retirés du marché et ne pourront plus être utilisés à compter de fin 2020, en raison de l'insuffisance ou de l'absence de données scientifiques permettant d'écarter tout risque génotoxique" (susceptible d'endommager l'ADN et de provoquer des mutations génétiques, ndlr), précise l'Anses.
Suite au prolongement pour cinq ans de l'agrément de la substance active par l'Union européenne en 2017, "l'Anses procède au réexamen des autorisations de mise sur le marché des produits à base de glyphosate commercialisés en France et a lancé une évaluation comparative avec les alternatives disponibles", rappelle l'Agence. Mais sans attendre la fin du processus en cours, "l'Agence a notifié le retrait des autorisations de 36 produits à base de glyphosate", représentant "près des trois quarts des tonnages de produits à base de glyphosate vendus en France". Pour des raisons identiques, elle "a notifié une décision négative pour 4 des 11 nouvelles demandes d'autorisation déposées depuis janvier 2018 et en cours d'examen".
Les produits sans substituts "bénéficieront in fine de l'accès au marché français"
"Seuls les produits à base de glyphosate répondant aux critères d'efficacité et de sécurité définis au niveau européen (...) et ne pouvant pas être substitués de façon satisfaisante, bénéficieront in fine de l'accès au marché français", ajoute l'Anses, qui finalisera l'ensemble du processus d'évaluation "d'ici le 31 décembre 2020".
Le glyphosate, ce désherbant "à large spectre", a été classé comme "cancérogène probable" en mars 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), dépendant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela n'a pas empêché, après deux ans de débats houleux, les Etats membres de l'Union européenne (UE) de reconduire son autorisation en novembre 2017, pour cinq ans supplémentaires. Le gouvernement français a alors promis que le glyphosate serait interdit "dans ses principaux usages" dans un délai de trois ans, sans attendre les cinq ans décidés au niveau européen.